"Liberté. Mon mot du jour. Quel jour sommes-nous d'ailleurs? Dimanche. D'accord. Dimanche, ça me vas. Je suis partie... Je n'ose pas imaginer la tête des vieux quand ils s'en apercevront. Ça risque d'être.. Épique! J'ai marché sans m'arrêter depuis que j'ai refermé derrière moi la porte de leur maison. Ils ont fait une de ces têtes à la douane, en me voyant débarquer à pied, avec simplement un Eastpack sur le dos, les mains dans les poches et tout ça... Rien que d'y repenser je peux pas m'empêcher de rire. Depuis, je vagabonde au hasard. C'est plutôt cool, la liberté."
Azaïs se tient debout, face aux portes à double battant. Elle tient dans sa main gauche une monnaie ancienne, qu'elle a volée on ne sait bien où. "Pile je continue, face je rentre". Elle lève sa main à hauteur de son visage et lâche la pièce qui tombe avec fracas. Elle se penche pour la ramasser. Le visage de la Vénus de Botticelli la regarde. Elle soupire: face. Elle ramasse sa pièce, cale son sac sur son dos et pousse la porte.
Bleu. Du bleu partout. La première chose qui a attiré son regard. Elle fait quelques pas à l'intérieur. Le hall d'entrée est désert. En temps normal, ce n'est pas pour lui déplaire, mais là, elle ne cracherait pas sur quelqu'un pour l'informer. Elle lance un regard circulaire autour d'elle. Le lieu n'est pas déplaisant, et son allure non-conventionnelle, renforcée par l'omniprésence de la couleur bleue, crée aux yeux d'Azaïs un fort contraste avec l'hotel particulier habité par ses grands-parents maternels. "1 point pour le bâtiment." Elle hésite à aller l'explorer seule. Après tout, elle sait se débrouiller. Mais d'un autre côté, elle a une image de jeune fille bien élevée à préserver, et une jeune fille bien élevée attend qu'on l'invite à entrer. "Maudite bonne éducation!"