Automnal day. [privé Andy Efferson]

date d'inscription : 28/10/2012

Cette école était vraiment étrange. Une administration tellement débordée que les élèves doivent attendre en salle de permanence ? Etrange, mais bon. Mizuki en profita pour se balader, ici et là. Elle put découvrir cette école. Observant par la fenêtre, elle vit une feuille tomber. Une belle feuille orangée, tomber d'un très grand arbre. Cela lui rappela un jour ce que son père lui avait dit. Encore enfant, elle avait l'âge de 5 ans, elle se promenait avec son père et vit une feuille tomber qui lui atterrie sur le visage. Elle cria "Une feuille morte est tombée, papa!", lâchant un petit sourire triste, son père lui dit "Cette feuille n'est pas morte, Mizuki, elle fait partie de l'arbre. L'arbre est toujours là non ? Elle a juste accompli son devoir cette année, et l'arbre la laisse partir". C'est vrai que ça semble anodin à son âge, mais quand elle vécut ce moment, elle fut profondément marquée, c'est peut-être pour cela qu'en se rappelant ces mots, elle versa quelques larmes. Se reprenant, elle se dit qu'elle ferait peut-être mieux d'aller en salle de permanence, on ne sait jamais si quelqu'un viendrait la chercher. Toujours profondément perdue dans ses pensées, elle poussa instinctivement la porte où était inscrit le mot "permanence". Levant les yeux, elle vit qu'il y avait peu de monde. Peut-être était-ce dû à l'heure ? Ca ne la préoccupait pas vraiment. Elle aperçut une personne qui attira beaucoup son attention. Un très jolie fille, classe et féminine, cheveux longs et ayant des yeux bleus profonds, rappelant la nuit. Pendant l'espace d'un instant, elle se dit "Mais qu'est-ce que je fais ici ? Ca n'est vraiment pas un endroit pour moi." Mais une fois de plus se résonna. Il est difficile pour elle d'aller vers les autres. Restant bouche bée, elle s'assit près de cette jolie créature et resta silencieuse. Elle était déjà dans ses pensées, mais maintenant elle l'était encore plus. Que devait-elle faire ? La moindre des choses était de se présenter, ou du moins demander s'il était possible de s'asseoir à côté d'elle, étant donné de toutes les places libres qu'il y avait autour. Elle ne put rien dire de plus que :
-Tu brilles.
Avec une voix un peu tremblotante. Quelle sote, dire ça n'a aucun, mais alors aucun. Comment allait le prendre la jeune fille d'à côté ? De toute manière, se dit Mizuki, peu importe comment elle le prendra, elle voulait juste engager une discussion.

petits mensonges : 213 date d'inscription : 02/03/2012

Spoiler:

C’était l’automne. J’aimais bien cette période de l’année : les arbres prenaient des teintes et des couleurs que j’aimais, chaudes et agréables à regarder. Les couleurs froides comme le bleu, ce n’était pas vraiment mon truc. Ca rendait quelque chose de triste et ça donnait, selon moi, de mauvais sentiments aux gens. Or, j’estimais que l’important dans notre monde, c’était d’aider les gens à être heureux. Du moins, c’était ce que ma grand-mère me disait.
La nuit qui avait précédé, je n’avais pas pu faire mes devoirs. D’habitude, je les faisais lorsque tout le monde dormait, mais là j’avais préféré me reposer, même sans dormir : je ne dormais pas. Au moment de me motiver pour les commencer, vers quatre heures, la flemme m’avait prise : impossible de faire quoi que ce soit, mon cerveau n’avait tout simplement pas voulu fonctionner sur mes exercices. J’avais donc naturellement prit ma douche, et exceptionnellement j’étais restée plus d’une demi-heure. Ce qui était beaucoup trop pour l’économie de l’eau, si ma grand-mère l’avait su je me serais certainement fait disputée. Mais de toute façon, je n’étais plus un enfant.
Ils faillaient qu’ils soient fait avant mes cours de l’après-midi, j’allais donc passer une grande partie de la matinée à les faire. Je n’allais pas monopoliser ma chambre vide, je me devais de bouger de toute façon. J’allais donc les faire en salle de permanence, réputée pour être calme avec peu d’élèves dedans. D’habitude, seuls les collés y allaient, obligés. J’espérais qu’il y aurait quand même quelqu’un pour me tenir compagnie : je n’aimais pas être seule.
Je m’y étais rendue : il y avait deux élèves dont un qui dormait sur sa table. J’étais alors rassurée : je n’allais pas devoir passer plusieurs heures seule. J’avais posé deux de mes cahiers sur une table située au fond, ainsi que deux livres, avant de m’asseoir et de rapidement regarder par la fenêtre. Les arbres perdaient leurs feuilles, l’hiver se faisait proche et je n’aimais pas cette période : il faisait froid et on était alors obligés d’au moins se couvrir les jambes. Affreux.
J’avais commencé mes exercices depuis un bon moment, tellement concentrée que je ne faisais plus attention à mon environnement. Je n’avais pas non plus fait attention à la demoiselle qui s’était assise à côté de moi.

« Tu brilles., dit-elle d'une voix tremblante. »

… Hein ? J’avais été prise par surprise. Instantanément, j’avais levé la tête pour observer qui me parlait. Je tombais nez à nez avec une jolie fille aux cheveux noirs. J’haussais rapidement les sourcils avant de sourire, rassurée, dévoilant mes dents blanches. Elle avait l’air gentille. De toute façon, je n’arrivais pas à faire la différence entre le bien et le mal. Cependant, j’étais un peu perturbée…

« Je… Je brille ?, fis-je, confuse, avant de m’inspecter, Comment ça ? »

J’avais peur qu’il y ait des paillettes sur mes habits ou quelque chose comme ça, il faut dire que j’étais un peu naïve. Comme un enfant, quoi.

date d'inscription : 28/10/2012

« Je… Je brille ?, fis-je, confuse, avant de m’inspecter, Comment ça ? »
Le sourire de cette fille quand elle dit ces mots. Son sourire m'éblouit, elle était radieuse. Un peu prise de court, je ne savais pas si je devais sourire moi aussi, ou bien répondre à sa question en premier lieu. Je m'attendais plus à une réponse du genre "Qu'est-ce que tu me veux ?" ou "Ca ne va pas la tête ?". Je ne pensais pas que cette fille était méchante, non, c'était juste une habitude.
Ayant du mal à répondre à une réponse si chaleureuse, à moi qui suis, enfin qui parait si froide, je lâchai un petit sourire répondis :
-Tu es très jolie.
De plus, je l'avais dérangée dans son travail. Honte à moi, aborder une personne, comme ça, en sortant une phrase qui n'a pas de sens. A ce moment-là, je me sentis vraiment stupide. Des petits détails comme ça, mais qui font que l'autre peut avoir n'importe quel avis sur toi. Alors, avant de lui laisser le temps de répondre, je lui dis :
-Je suis désolée de t'avoir dérangée dans ton travail.
Comme d'habitude, j'avais du mal à m'exprimer. Ca a toujours été comme ça, et avec tout le monde au début. Je ne m'exprime librement que lorsque je me sens bien dans un environnement, donc quand je suis intégrée, ce qui n'était pas le cas. C'était si différent ici. Tellement différent.

petits mensonges : 213 date d'inscription : 02/03/2012

Comme d’habitude, je portais une jupe. Une de couleur rouge/orangée histoire d’aller avec mon haut moutarde, que j’adorais. J’avais mis une ceinture en cuir rose fuchsia pour aller avec le tout. J’adorais la mode, mais il fallait dire que c’était une mode propre à moi car selon certaines personnes, j’étais bien capable de m’habiller comme un clown pour satisfaire mes envies colorées. Seulement moi, j’étais persuadée que si je créais ma propre marque de mode, elle aurait fait un triomphe. C’est beau l’illusion.
La jeune fille en face de moi sourit doucement, un peu perplexe. Je me demandais si j’avais été trop directe, si j’étais une vraie gourde d’avoir pensé que mes habits soient pailletés ou quelque chose du genre lorsqu’elle me répondit :

« Tu es très jolie. »

En fait, c’était elle, qui était directe. Elle m’étonna d’ailleurs, et je ne pus m’empêcher d’hausser de nouveau mes sourcils. C’était donc ça ? Rapidement, j’essayais de faire le lien : quel rapport y avait-il entre le fait que je sois jolie et que je brillais ? Je ne savais pas, et je me promis d’y réfléchir plus tard, histoire de comprendre un peu. J’allais répondre merci, j’étais touchée qu’elle me trouve belle, lorsqu’elle me devança.

« Je suis désolée de t'avoir dérangée dans ton travail., me dit-elle. »

Je regardai mon cahier. J’avais bien avancé mais pas tout à fait terminé. Cette jeune fille s’excusait, mais au fond c’était de ma faute : si je les avais fait à temps, elle n’aurait jamais eu à se sentir coupable. Je voyais toujours les choses comme si tout était de ma faute, je ne pouvais pas faire autrement. C’était comme ça, et je ne pensais pas pouvoir changer, disons que je ne m’en rendais pas vraiment compte. Et puis, me déranger était extrêmement difficile : on m’entrainait souvent vers d’autres activités que celles que je faisais à la base, et cela me ravissait justement.

« Tu ne me déranges pas ! De toute façon, j’ai presque fini., fis-je en souriant. »

En fait, je ne m’étais pas arrêtée de sourire. Je pouvais le garder plusieurs heures collé sur ma face sans avoir de courbatures ! Il m’était déjà arrivé d’avoir mal aux joues lorsque je riais, mais ça c’est autre chose encore. Je ne pouvais pas laisser ma phrase comme ça et par pulsion, elle allait sûrement s’ennuyer, et je demandai à la suite :

« Tu as un prénom ? »

Des pulsions comme ça, j’en avais souvent. J’adorais parler. Parfois je pense que je le faisais un peu trop, mais je faisais quand même attention de ne pas me faire une conversation à moi toute seule. J’aimais passer du temps avec les gens, ça aurait été dommage : je me forçais donc à maitriser ces pulsions, même si c’était très difficile.

date d'inscription : 28/10/2012

Je crois que cette fille fut quelque peu surprise , il faut avouer qu'il n'est pas normal, dans la logique des choses, de dire à une jolie demoiselle "Tu brilles" pour vouloir dire qu'elle est jolie. Je ne sais pas vraiment m'exprimer correctement, surtout ce genre de choses. Ironique, pour quelqu'un se destinant vers une carrière où l'expression est essentielle. Le pire, c'est pour exprimer un sentiment. Qu'importe, je ne le fais jamais.
Elle continuait à illuminer la salle avec ses dents parfaitement blanches, lorsqu'elle me répondit :

-Tu ne me déranges pas ! De toute façon, j’ai presque fini.

Quelle gentille fille. Je ne savais pas vraiment si c'était la vérité, où si c'était juste un petit mensonge histoire de ne pas me gêner. Je ne savais pas trop quoi dire, lui conseiller de terminer tout de même son travail et attendre, ou s'excuser une fois de plus et discuter avec elle pendant qu'elle le fait.
Heureusement, elle ne me laissa pas le temps de répondre en rajoutant :

-Tu as un prénom ?

Question assez étrange, je dois dire. Si je lui avais répondu non, m'aurait-elle cru ? Enfin, je pouvais bien parler moi, avec mes questions et manières de penser bien plus étranges encore. Je répondis avec le moins d'étonnement possible et avec ce léger sourire que j'avais toujours, comme pour essayer de cacher la douleur que je renferme depuis bien longtemps. Mon mal éternel. Enfin, elle voulait savoir mon nom. La seule et unique chose que la plupart connaissent de moi, en plus de mon mépris pour le mal. Le mal proprement parlé, pas le mal de vivre...
Quoi qu'il en fut, je répondis :

-Oui, je m'appelle Aylin Mizuki, tu peux m'appeler Mizuki.

Il fallait toujours que je rajoute cette précision. L'habitude, au Japon, il n'y a que les personnes nous étant intimes que l'on pouvait nommer par leur prénom. Ayant changé de pays de résidence plusieurs fois, je ne pouvais ne pas préciser. L'habitude.

-Et qu'en est-il du tiens ?

petits mensonges : 213 date d'inscription : 02/03/2012

Suite à ça, je la vis légèrement sourire. Celui-ci était d’ailleurs bien trop faible selon moi, mais c’était mieux que rien, dit-on. Un sourire, ça servait à donner de la bonne humeur, des bonnes ondes, autant faire en sorte que tous les aies. Je m’empressai de sourire d’avantage –même si je dois l’avouer, c’était une tâche carrément difficile vu que j’avais déjà atteint mon maximum.

« Oui, je m'appelle Aylin Mizuki, tu peux m'appeler Mizuki., me répondit-elle. »

Mizuki, c’était son prénom ou son nom de famille ? Je pensais que c’était son nom de famille : habituellement, on disait en premier son prénom, ensuite son nom. À vrai dire, les pays et leurs traditions, leurs prénoms d’origine, ça n’avait pas été inclus dans mon éducation que jugeait des meilleurs. En même temps, jamais je n’aurais pu dire du mal de ma grand-mère, qui m’avait élevée comme sa propre fille ! Je me demandais donc si j’allais l’appelée par son prénom ou par son nom… Mais peu importe, je n’allais pas lui demander : j’allais passer pour, dans le meilleur des cas, une idiote naïve.

« Et qu'en est-il du tiens ?, fit-elle lorsque je réfléchissais. »

Le mien… Je portais un prénom de garçon. Je l’aimais bien, d’ailleurs, ce prénom. Même s’il prouvait certaines choses… Comme le fait que ma mère voulait un garçon à la plus d’une fille, et qu’elle n’avait pas supporté avoir une fille. Ça, ce n’était pas moi qui l’avais conclu. Jamais je n’aurais dit du mal de la femme qui m’avait mise au monde ! Mon aïeule m’avait simplement expliqué, dans les grandes lignes, l’origine de ce prénom, puis un de mes amis d’enfance m’avait sorti ça. À l’époque, j’étais si influençable que ça avait été imprégné dans ma tête. Et jamais je n’avais pu me sortir ça de la tête : c’était pas grand-chose, à vrai dire, mais ces paroles avaient été si dures pour moi qu’elles me semblaient réelles. Triste histoire.

« Enchantée Mizuki., répondis-je alors. Je m’appelle Andy ! »

De cet air un peu bêbête, que j’avais souvent, je lui fis signe de la main dans le but de la saluer. Geste peu banal, surtout quand la personne à qui l’on fait ceci est juste en face de nous. Pour faire ça, j’avais pris ma main gauche, dévoilant à Mizuki cette marque, noire. Ce signe étrange. Cette lettre grecque suivie de deux triangles. Ça aussi, c’était une triste histoire.

date d'inscription : 28/10/2012

Je me demande si elle n'avait pas mal aux joues à sourire comme ça, dès le matin. Elle avait l'air de sourire tout le temps, mais c'est vrai que lorsqu'on a la chance d'avoir un sourire pareil, il faut en faire usage.

Elle me répondit qu'elle s'appelait Andy. Je crois que c'est un prénom de garçon pourtant... Il lui allait tout de même très bien, malgré sa féminité remarquable. Sa réponse fut accompagnée d'un signe de main, comme lorsque l'on dit bonjour à quelqu'un d'un peu éloigné, sauf que j'étais tout près. Je fus quelque peu surprise, mais pas tant par le geste... Je fus surprise à la vue d'un espèce de tatouage étrange. Ca m'étonna vraiment, elle n'avait pas l'air d'aimer ce style, pourtant. On dit que les apparences sont trompeuses, voilà pourquoi je nu juge jamais les gens de la sorte. "Elle n'avait pas l'air...", ça ne veut rien dire. Qui étais-je pour le savoir ? En me reprenant en pensées, j'essayais de cacher mon étonnement et je répondis :

« Ton tatouage est original, ce n'est pas ce qu'on voit tous les jours., dis avec un léger air d'admiration, j'ai toujours voulu un tatouage au poignet, un oiseau ou une devise, quelque chose du genre. Tu l'as depuis longtemps ? »

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