N'ayant rien à faire, cet après-midi là, je décidai d'aller effectuer une petite remise en forme du côté de la salle d'entraînement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas testé mes capacités physique, et je craignais de perdre en souplesse et en force si je restais trop longtemps sans rien faire. Pas que les corps musclés à l'extrème me fassent envie, loin de là, mais je tenais tout de même à garder la forme et une bonne condition physique. Sait-on jamais, ici... Je passai rapidemment au dortoir pour me changer, et remarquai que la répartition des chambres avait changé. Sûrement une nouvelle lubie du Directeur... Ce type avait une logique irrationnelle et personne ne pouvait se targuer d'être capable de prédire à l'avance ses nouvelles frasques. J'étais pressée, et ne fis pas attention à mes nouvelles colocataires, me contentant de grogner dans ma barbe tout en déplaçant le peu d'affaire que je possédais. Je vis que certains lits étaient déjà occupés, mais ne m'attardai pas. Je me changeai rapidemment, enfilant à la hate un tee-shirt noir ample, une sorte d'épais leggin et des baskets confortables. J'aurais tout aussi bien pu me changer au gymnase, non loin de la salle d'entrainement, mais l'idée de devoir me déshabiller devant d'autres personnes ne me tentait pas.
C'est d'un pas rapide que je me dirigeai vers la grande tour, un sourire sur le visage. Une fois n'est pas coutume, mon visage que certaines personnes auraient qualifié d'effrayant en temps normal s'était décrispé à l'idée d'un peu d'entraînement. Se donner à fond vidait la tête et me donnait l'impression d'être vivante. Vraiment vivante, pas juste un pantin animé d'émotions par pure convenance en société. Au contraire de la lecture, autre activité que j'affectionnais énormément et qui m'aidait à m'évader de mon être, simple spectatrice d'une histoire montée de toutes pièces, le sport me rendait mon corps, à défaut de m'aider intellectuellement. Je croisai quelques visages connus dans les couloirs, simples camarades de classes pour la plupart. Je leur rendai leur sourire franchement, et pour un peu, me serais presque mise à siffloter. Bon sang, reprends-toi un peu ! Et puis merde, pas envie. Pas envie de me reprendre. J'étais jeune, j'aurais tout le temps de me reprendre plus tard, quand les années m'auraient enlevé toute envie de rire.
Après avoir grimpé toutes les marches de la tour - qui, contrairement à ce que j'avais pensé, me fire tout de même légèrement transpirer - je longeai le long couloir, et parvins tout au bout. Je tournai la poignée de la porte, et entrais. La surprise me fit écarquiller les yeux. Les murs n'étaient pas bleus ! Alors ça, pour un scoop, c'était un scoop. Une fois mon étonnement passé, je sondai la salle du regard. Elle n'était pas vide, quelques garçons s'emblaient s'entrainer... dans le vide. C'était la première fois que je mettais les pieds ici, je n'avais donc pas pris connaissance de son fonctionnement. plus encore que les murs gris ternes, le fait que ces garçons semblaient autant concentrés sur du vide m'intrigua. Hallucination collective ? Très peu probable. Je cherchai donc des yeux d'éventuels appareils de musculations, d'arts martiaux, d'autres sports, mais n'en remarquai aucun. Bizarre... La salle, dépourvue de toute installation indiquant un quelconque entraînement, était pourtant large et remarquablement spacieuse. Mais vide... Merde, pourquoi rien n'est simple, dans cette foutue école ?! J'étais à deux doigt de perdre patience et ficher le camp, que je remarquai un écriteau tout simple au dos de la porte. "Imagine". Imagine écrit en toutes les langues imaginables. Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Imagine, imagine... Ils étaient bien sympa, les Directeurs et autres pions, mais ça ne m'aidait pas des masses ! Et puis aussi, imagine quoi ? Un lutin vert avec des gants de boxes ? Sur ces pensées quelques peu agitées, je faillis pousser un cris aussi aigu que strident, stoppé in extremis par mes cordes vocales. Un lutin vert en gants de boxes venait effectivement d'apparaître devant moi.
" Madame veut-elle s'entraîner à la boxe ?, dit l'apparition d'une voix attone et sans inflexion. "
Cligant plusieurs fois des paupières, sous le coup de la surprise, je restai bouche bée.
" Madame veut-elle s'entraîner à la boxe ?, répéta le lutin sur le même ton.
- Euuuuh... Non, merci, ça ira, balbutiai-je cette fois ci d'une voix faible. "
Sur ces paroles, le lutin disparut aussi vite qu'il n'était apparut. Je restais là plusieurs minutes sans bouger un cil, interloquée, la lumière apparaissant lentement, très lentelement dans mon esprit. C'est donc ça, "imagine" ? J'éclatai d'un rire incrédule. Jamais je n'avais encore assisté à une magie de la sorte. Je compris mieux pourquoi cette école était aussi réputée. Un tel pouvoir, c'était bien commode. Je secouai la tête, songeant que je devais bien être la seule petite péquenaude de l'école qui comprenait le fonctionnement de cette salle après autant de temps. Sans tergiverser davantage, je pensai à un tapis de gymnastique, et entrepris de m'échauffer avec quelques étirements. Je fis la grimace. Les plus simples étirements me faisaient mal ! Pas beaucoup, certes, mais tout de même. J'avais laissé passer trop de temps depuis mes derniers entrainements physiques... Après vingt minutes d'échauffements, lorsque je n'eus plus mal pour n'importe quel étirement, j'invoquai une barre de traction, et divers autres instruments.
Peu à peu, je me concentrai totalement sur mon corps, me réapropriant chacun de mes muscles. Abdos, biceps, dorsaux, fessiers, quadriceps... Après une heure de musculation, j'étais en sueur, j'avais les muscles en feux, mais j'étais totalement radieuse. C'était bien pratique, cette salle d'entrainement ! Je décidai finalement de clore l'entraînement par une série de pompes. Ca suffirait pour cette fois-ci. J'aurais bien continué encore un peu, mais mon corps demandait grace, et j'étais exténuée. Je me promis silencieusement de revenir ici. Si je voulais garder la forme, et une force respectable, il fallait effectuer des entraînements régulièrements, habitude que j'avais perdue. Je finis ma série, et alors que j'allais ouvrir la porte pour rentrer au dortoir, me doucher, me changer et boire au moins dix-huit litres d'eau pour remplacer celle que j'avais perdue, quelqu'un ouvrit la porte brusquement et me rentra dedans. Sur le coup de la surprise et de l'épuisement, je chancelai et tombai en arrière, sur les fesses. Je me relevai aussitôt, tout en adressant un regard de tueur en série venant d'assassiner une douzaine de bébés dans les bras de leur mère à la personne qui venait de me bouculer.
" Tu ne peux pas faire attention, non ?, grognai-je à l'adresse de ladite personne. Il y a des gens, ici ! "

Je venais de passer ma première nuit dans cet établissement. Enfin première nuit... Comme à mon habitude, je n'avais pas pu fermer l'œil et donc trouver le sommeil, à vrai dire je n'en avais pas vraiment l'envie. Le cœur n’y était pas, comme dit-on souvent. Après avoir passé le plupart de ce temps quasi-libre à dessiner dans cette chambre peuplée de jeunes filles qui m’étaient inconnues mais qui ne faisait visiblement pas attention à moi, j’étais partie en cours de beau matin. Je remarquai rapidement que peu d’élèves les suivaient et je n’avais pas vraiment envie qu’ils déteignent sur moi.
Après 20 minutes d’études, je me mis à regretter d’être allée à ce cours : il ne m’intéressait pas vraiment et je n’avais pas l’habitude d’être dans une classe ; à vrai dire je n’étais jamais allée à l’école : ma grand-mère m’avait tout appris elle-même. Je fini quand même cette leçon, me promettant intérieurement de ne plus revenir à cette matière et de plus, cette manière d’enseigner en groupe ne me plaisait pas du tout : je ne pouvais pas m’exprimer librement. Mes premières heures passées dans une salle de classe ne se passèrent pas comme je l’espérais, elles me déçurent même. Ce qui était plutôt rare, moi qui était d’un naturel enthousiaste pour toutes les choses que je pouvais découvrir.
J’avais eu ma dose pour cette journée et n’ayant pas faim, je passai les premières heures de l’après-midi dans mon dortoir, m’occupant comme je pouvais. Rapidement, je sortis de cette affreuse chambre bleue dont la couleur commençait à m’écœurer, dans le but de découvrir de nouvelles salles. Je portais un débardeur à la limite de l’orangé et du marron rentrant dans ma jupe de couleur vert pomme, assez courte et plissée, le tout ajustée par une ceinture rouge. On m’avait souvent dit que j’avais des goûts particuliers au niveau du mariage de couleurs, mais je le prenais souvent avec humour.
J’avais d’ailleurs en arrivant remarqué une seconde tour, plus grande que celle dans laquelle j’étais en ce moment. Je décidai d’y aller, malgré mon sens de l’orientation pas très développé. Bien entendu, j’avais emprunté le mauvais chemin… Je m’en pardonnai vu que je ne connaissais pas encore bien l’établissement. Une fois dans la tour, je remarquai d’ailleurs qu’elle était vraiment plus grande que celle des dortoirs, je me mis à grimper les marches, plutôt lentement. Je n’aimais pas courir dans les escaliers, je préférais prendre mon temps.
J’arrivais à un étage, le premier. Il y avait encore cette affreuse couleur bleue qui me donnait envie de l’arracher de ces murs qui auraient pu être si beaux en beiges. Une porte attira mon attention. Elle était située tout au fond du couloir, qui semblait renfermer un grand pouvoir, ce qui fit grandir ma curiosité. Devant, j’ouvris la porte et me jeta dans la salle, sans réfléchir.
Quelque chose que je n’avais pas vue me cogna. Ce que je venais de bousculer tomba au sol sans trop bruit pour ensuite venir m’aboyer au visage. Tout s’était passé très vite, et je n’avais pas vraiment vu la scène.

« Tu ne peux pas faire attention, non ? Il y a des gens, ici ! » dit cette personne qui s’adressait visiblement à moi.

Elle me lançait un regard noir, ce qui me rendait gênée et très mal à l’aise. La jeune fille semblait m’en vouloir, alors je me donnais le tort. J’avais perdu un peu l’équilibre, mais m’était rattrapée à l’aide de l’encadrement de la porte et de ma jambe droite, qui m’avait servie d’appuis. J’entrouvris la bouche sans sortir de sons et je me mis à reculer histoire de ne pas bloquer le passage. Alors,

« D-désolée, bafouais-je maladroitement, je ne voulais pas.. Je ne t’ai pas fait mal ? »

J’avais peur de l’avoir blessée justement, mais elle me semblait assez robuste, même si la crainte demeurait en moi. Après avoir repris totalement mon équilibre, je passai maladroitement une main dans mes cheveux blonds cendrés qui s’étaient mis comme toujours devant mes yeux bleus.

[Quel est ton code, s'il te plait ? je ne m'en souviens plus X_X]

Je me massai les côtes, furieuse contre moi-même. Si seulement j'avais prêté attention à cette fichue porte, je n'aurais pas subi un choc qui m'aurait projeté par terre, et rendu mon corps douloureux pareil à un rat qu'on électrocute ! Je relevai la tête vers la personne que j'avais ouspillé, et mon regard tomba sur une jolie jeune fille. Blonde, des très longs cheveux clairs - pourtant plus foncés que les miens - mettant en valeur de beaux yeux bleus océans profonds et une peau lunaire, tout comme la mienne. Cependant, à mon iverse, elle avait une grosse poitrine. Et des hanches fines, des longues jambes et une taille parfaite, sans parler de son ventre plat. Un foutu corps de mannequin, allant de pair avec son visage ! Cela m'agaça un peu. Toutes les filles que je croisais se devaient donc d'avoir la tronche de top-model ? Enfin, je ne jugeais pas selon les apparences, et la fille devant moi était peut être adorable. Sur son visage apparut un air de surprise et de contrition non feint qui me rassura, d'autant qu'elle s'excusa spontannément :
« D-désolée, bafouilla-t-elle, je ne voulais pas.. Je ne t’ai pas fait mal ? »
Je soupirai. Bon. Hypotèse n°1 : Cette fille était un as du complot organisé, venait de ma "vie d'avant", s'était inscrite à l'Académie pour me tuer et feignait d'être désolée pour mieux m'assassiner. Sauf que si des gens projetaient de m'assassiner, ils auraient choisi une personne plus discrète pour accomplir le sale boulot. Hypothèse refusée. Hypothèse n°2 : Cette fille était une actrice très douée, qui parvenait à déjouer mon sens aigu de l'observation pour ne pas se faire engueuler, était mesquine et m'avait délibérément fait tomber pour pouvoir mieux se moquer de moi plus tard. Sauf que j'avais encore confience en mon sens de l'observation, et je refusai de croire que la violence gratuite s'appliquait librement dans cette école. Hypothèse refusée. Hypothèse n°3 : Cette fille était tout simplement maladroite, et m'avait bousculé par accident, sans aucune mauvaise intention. Hypothèse acceptée. Conclusion : La troisième hypothèse était la bonne, je n'avais donc aucun soucis à me faire, et j'étais accessoirement complètement paranoïaque.
Je secouai la tête, chassant ces stupides commentaires de ma tête. Néanmoins, je décidai de traîter la blondinette avec plus d'égards. Elle n'avait visiblement pas fait exprès de me rentrer dedans, et s'enquérissait gentiment de mon état de santé. Je fis donc un geste de la main à son intention pour indiquer que ce n'était pas grave, et lui répondis plus doucement.
" C'est bon, t'inquiète pas. J'ai mal, mais ce n'est pas ta faute, fis-je un ton au dessous. "
Tout en m'abstenant difficilement de rajouter un "presque" devant le "pas". Mais bon, on allait pas pinailler pour si peu, n'est-ce pas ?
Je détaillai plus attentivement ses vêtements, prenant conscience qu'elle n'était pas habillée pour s'entrainer. Sa jupe courte n'avait pas vraiment le profil d'un vêtement de sport... Je nottai avec amusement la coordination des couleurs, plutôt étrange. Mais pas dénuée de classe, pourtant. Cette singularité renforça ma sympathie pour la jeune fille. Je haissais de tout mon être les stupides bimbos blondes à la pointe de la mode, qui ne manquaient jamais de se moquer de vous à la moindre incartade vestimentaire.
" Tu n'étais pas venu pour t'entraîner ?, demandai-je avec curiosité. "

[Je ne me souviens pas te l'avoir dit, effectivement.. xD C'est #DEA79C]

Je la vis faire une expiration plutôt forte et prolongée. L’ennuyais-je ? Si c’était le cas, je serais partie sans faire d’histoires, même si j’avais horreur que l’on me rejette. Malgré ça, je restais tolérante et savait que l’on ne pouvait pas être appréciée de tous. Néanmoins, moi j’appréciais tout le monde, du moment qu’ils n’œuvraient pas pour le mal. J’avais toujours pensé grâce à ma grand-mère qu’un être possédait des pouvoirs pour faire régner la paix et ce qui était, à un jugement général, le bien. Toute chose avait d’ailleurs une chance d’être bonne à mon regard. Je remarquai un petit hochement de sa tête, allant de la droite vers la gauche. À quoi pouvait-elle bien réfléchir ? Je n’arrivais pas à m’imaginer les pensées qu’elle voulait écarter de son esprit, car le mouvement qu’elle venait de faire ne pouvait interpréter que cela. Je voulu lui demander, mais je remarquais que ce n’était pas vraiment le moment et de plus, elle me devança en répondant à ma question.
« C’est bon, t’inquiète pas. J’ai mal, mais ce n’est pas ta faute , me dit-elle. »
On aurait dit qu’elle avait prononcé ces paroles à contrecœur. Cependant, vu qu’elle m’avait bien informé que je ne devais ni m’inquiéter ni me donner le tort, je la crue malgré ce que je ressentais. Toutefois, elle me rassura. J’étais embêtée qu’elle ressente une douleur mais ne voulut pas insister, le fait qu’elle me dise de ne pas m’en faire voulait signifier beaucoup de choses que je me devais de respecter. Après quelques instants, elle ajouta :
« Tu n’étais pas venue pour t’entraîner ? , me demanda-t-elle. »
La première chose qui me vint alors à l’esprit fut : M’entraîner ? M’entraîner à quoi ? Du haut de mon mètre soixante-seize, la jeune fille et moi faisions la même taille à peu de chose près. J’admirais d’ailleurs sa beauté singulière : des yeux magnifiquement rouges, des cheveux plus clairs que ceux que je possédais, une taille fine et le visage que l’on se devait d’envier par son charme. Me demandant ce dont elle voulait parler, je me mis sur la pointe des pieds afin de voir l’intérieur de la salle. Je me mis d’ailleurs tout mon poids sur une seule de mes jambes, la droite, juste pour l’équilibre. Ce mouvement pouvait paraitre enfantin mais je ne m’en souciais peu. Perdant légèrement ma stabilité, je reposa mes pieds deux pieds au sol.
« Un entraînement ? De quel type ? , la questionnais-je à mon tour.»
Je me sentais plus à l’aise et repris mon habituel sourire, sans pour autant montrer mes dents. J’aimais en effet sourire, et le faisait dès que je le pouvais. Je remarquais d’ailleurs sa tenue que je jugeai peu féministe, avant de remarquer qu’elle était digne d’être utilisée pour le sport. J’avais d’ailleurs remarqué que cette pièce était vide. Je me demandai là encore pourquoi celle-ci ne possédait aucun meuble et rajouta telle une enfant, avant même qu’elle puisse répondre à mes précédentes questions :
« Pourquoi la salle est-elle vide ? »
Je parlais toujours trop, posais toujours trop de questions. Et j'avais l'impression de l'harceler alors que je venais à peine de la bousculer. Je m'en voulais de lui avoir poser tant de questions, mais c'était trop tard.

[Thanks !]

Nous étions toujours toutes les deux devant la porte, et la fille blonde se mis sur la pointe des pieds pour voir la salle derrière moi. Je m'écartai pour la laisser mieux voir, et nottai qu'elle parraissait étonnée par la question. Peut-être n'était-elle encore jamais venu ici. Cela expliquerait sa tenue, pas très appropriée pour l'endroit. Je remarquai également que pour garder sa stabilité, elle alternait son poid entre jambe gauche puis jambe droite, dans un mouvement qui rappelait celui des enfants, et qui me fit sourire. Elle était peut-être effectivement maladroite.
" Un entraînement ? De quel type ?, demanda-t-elle après avoir reposé ses deux pieds à plat. "
Hypothèse n°3 confirmée ! J'estimai que cette fille ne pouvait pas avoir de mauvaises intentions. Les probabilités que cel arrive au soin de cette école étaient de l'ordre de 2%.
Avant que je puisse répondre à sa question, la blondinette enchaîna :
" Pourquoi la salle est-elle vide ? "
Je souris. Allai-je la laisser découvrir par elle même la particularité de cette salle ? C'était un peu cruel, mais après tout, elle venait de me rentrer dedans, et mes côtes s'en souvenaient. Et puis, ça pouvait être amusant de voir ce qu'elle allait imaginer, non ? Un dragon à trois têtes ? Un poisson rouge angora ? Une mouche à taille humaine ? Je secouai la tête, à mi-chemin entre l'exaspération envers ma propre puérilité, bien cachée mais quand même là, et de l'agacement, toujours dirigé contre moi. {C'est bon, montre lui, ne fait pas l'abrutie...} C'était stupide de la laisser se débrouiller seule et cruel de m'amuser à ses dépends. Je détestais les gens se comportant de la sorte, et je n'avais certainement pas envie de leur ressembler. Je souris donc gentiment à la nouvelle venue, et lui répondis :
" Ici, c'est une salle d'entraînement, de sport, en fait. "
Je laissai passer un silence, réfléchissant à ce que j'allais faire apparaître. Le lutin vert ? Hum, un peu étrange. Oh, et puis après tout, pourquoi pas ... Ce serait le lutin.
" Et c'est vide, parce que comme pas mal d'endroit dans cette école, il y a un truc magique dans l'air. Il te suffit d'imaginer ce que tu veux. C'est expliqué - succintement, mais bon - sur ce panneau, répondis-je en lui indiquant le "Imagine" du doigt. "
Puis je pensai à nouveau au "lutin de boxe", qui apparut avec un "Plop !" sonore.
" Voulez-vous vous entraîner avec moi, Mesdames ?, questionna-t-il de sa drôle de voix atone. "
Je me tournai vers la fille blonde avec un grand sourire.
" Amusant, non ? "

Je la vis sourire. Je ne savais pas les raisons, mais celui-ci m’encouragea à lui en donner un en montrant ma dentition parfaitement alignée et blanche. La belle jeune fille secoua de nouveau la tête, ce qui attisait encore plus ma curiosité. Je n’eus même pas le temps d’essayer de savoir ce à quoi elle pensait qu’elle répondit à ma question.
" Ici, c’est une salle d’entraînement, de sport en fait. me disait-elle. "
Une salle de sport ? Cela expliquait effectivement sa tenue, et je n’avais eu tort : c’était bien celle qu’elle utilisait pour les exercices physiques. Cependant, je me demandais toujours pourquoi cette salle était vide… Il n’y avait pas de logique à ce qu’elle ne possède aucun instrument de musculature ou autre, et la concentration de magie présente dans cette pièce m’intriguait. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Néanmoins, j’avais remarqué que les murs n’étaient pas bleus, ce qui me rassurait. Enfin un endroit sans cette couleur bleue qui m’écœurait tant ! Bon, ils étaient gris et auraient été beaucoup mieux en jaune vif, mais il fallait faire avec.
" Et c’est vide parce que comme pas mal d’endroits dans cette école, il y a un truc magique dans l’air reprit-elle, Il te suffit d’imaginer ce que tu veux. C’est expliqué –succinctement, mais bon- sur ce panneau. "
Elle me montra un écriteau sur lequel était inscrit le mot ‘Imagine’. Imagine ? Oui, c’est bien, mais imaginer quoi et dans quel but ? Je n’arrivais toujours pas à comprendre, alors qu’un petit être de couleur verte me fit sursauter. Il était apparu dans un petit bruit qui m’avait beaucoup surprise. D’une voix neutre, il nous dit :
" Voulez-vous vous entraîner avec moi, Mesdames ? "
Je venais alors de remarquer ses gants de boxe qui donnèrent alors une réponse à toutes les questions que je me posais malgré que la demoiselle aux yeux rouges me l’avait expliqué. Il fallait donc se représenter ce que l’on voulait pour qu’il apparaisse ? Elle continua :
" Amusant, non ? "
Elle m’avait adressé un grand sourire, que je pris avec affection. Durant tout ce temps, le mien n’avait pas faiblit, sans pour autant s’endurcir. Il était resté comme à son habitude stable mais devant le nain vert qui m’enthousiasmait, mon regard accompagnant mes sentiments. Je me demandai comment ce lutin pouvait aider à un entraînement sportif lorsque je vis ses gants de boxe. J’émis alors l’hypothèse que si on pouvait faire apparaître ce que l’on voulait, on pouvait faire bien d’autre chose que du sport dans cette salle ! Je lui répondis, ignorant la question du petit homme :
" C’est fantastique ! Mais, ça marche avec tous ce que l’on veut ? m’empressais-je de lui demander. "
Je ne pouvais attendre sa réponse, et alors je me concentrai sur la première chose qui me vint à l’esprit, bien qu’elle soit plutôt étrange. En effet, je fis apparaître aux côtés du « lutin de boxe » un mouton de laine de rose. Je la trouvais adorable, et avec l’innocence d’une enfant qui ne réfléchissait pas assez, je lui demandai :
" Tu crois qu’on peut les toucher ? "
Effectivement, je me posais cette question : vu qu'elles semblaient être des reflets de nos pensées, le fait qu'elles soient matérielles ou non m'intriguait. Si j'avais réfléchis un peu plus à ce moment, j'aurais conclu qu'elles n'étaient pas qu'un simple reflet vu qu'on pouvait les toucher pour des entraînements physiques.

À l’écoute de ma seconde question, la jeune fille s’était approchée de l’animal que j’avais imaginé, comme il fallait faire. Elle posa une main sur celui-ci avant de se mettre à le caresser. Je la remarquai également afficher un sourire doux. Je regardais cette scène avec tendresse, heureuse de pouvoir apporter des sentiments bienveillants à une personne, même si dans ce cas ce n’était pas vraiment moi qui avait provoqué ses sentiments. J’affichai à mon tour un sourire tender, qui ne dévoilait donc pas mes dents. Alors, sans même me regarder, elle répondit à mes paroles :
« Bien sûr, sinon ça ne serait pas très pratique pour s’entraîner !, me disait-elle. »
Rien de plus logique. Ma grand-mère m’avait déjà dit maintes fois de réfléchir avant de poser des questions qu’elle jugeait d’idiotes. Elle m’avait d’ailleurs souvent reproché ceci, me demandant sans-cesse de faire des efforts. D’ailleurs, les ‘questions bêtes’, elle n’y répondait jamais même si je m’obstinais à en poser. Soudain elle lâcha l’animal à la laine rose et me regarda avant de s’incliner. Dans ma surprise, j’entrouvris légèrement ma bouche en haussant mes fins sourcils. Elle finit par se redresser, affichant toujours un sourire qui m’emplissait d’une émotion chaleureuse. Alors que je me demandais pourquoi elle venait de faire ce geste, elle me prit de court :
« Pardon, tu ne sais pas qui je suis. Je m’appelle Nezumi Ame, et je fais partie du clan lunaire. Et toi, qui es-tu ?, me demanda-t-elle. »
Je jugeai son attitude comme gentille. J’aimais bien son prénom, comme la plupart des prénoms qu’il pouvait exister (je n’étais pas difficile pour ce genre de choses), mais je n’arrivais pas à en savoir l’origine. Soulagée du fait qu’elle se présentait juste, je lui adressai un large sourire accompagné du regard qui allait avec cette émotion. Je remarquai qu’elle était du clan Lunaire. J’en avais très vaguement entendu parler, on m’avait dit qu’ils n’étaient pas vraiment à fréquenter ou quelque chose du style et je ne voyais pas du tout pourquoi. Ne sachant pas trop quel geste faire en retour, j’hochai ma tête, ce mouvement accompagné d’un signe de ma main gauche, avant de me présenter.
« Oh, ne t’excuse pas …, lui dis-je, Moi, je m’appelle Andy Efferson et je suis dans le clan stellaire ! »
J’avais prononcé tout ses mots avec le sourire, comme d'habitude. Sur mon poignet gauche, je possédais une représentant une lettre grecque suivie de deux triangles se faisant verticalement face. La plupart du temps depuis que j’étais arrivée ici, je le cachais. Je ne voulais pas qu’on le voit simplement parce que beaucoup pourraient me poser des questions auxquelles moi-même je ne pouvais connaître les réponses. Je ne savais pas d’où il venait, ce qu’il cachait en moi, je le faisais donc passer pour un tatouage. Néanmoins, aborder ce sujet me mettait mal à l’aise : je n’aimais pas vraiment parler de moi, surtout que je ne savais pas grand-chose à ce propos. Laisser cette phrase seule comme ça me perturbait et avant de continuer, je rabaissai mon bras.
« Enchantée !, rajoutai-je. »

En réponse de mon salut, la jeune fille blonde inclina la tête et agita vaguement sa main gauche. J'eu le temps de profiter de la vue du tatouage que portait son poignet. C'était assez joli et géométrique. Pourtant, il me mit étrangement mal à l'aise, et un sentiment vague et imprécis de déjà vu s'insinua dans ma tête. Ce tatouage, si c'en était bien un, me rappellait quelque chose. Oui, mais quoi ? Ce n'était sûrement pas à Lunacy que j'avais croisé ce genre de chose, et j'optai pour quelque chose en rapport avec le Japon. Décidemment, en ce moment, tout m'y confrontait ! Un peu troublée, je l'écoutai parler :
« Oh, ne t’excuse pas …, me répondit-elle, Moi, je m’appelle Andy Efferson et je suis dans le clan stellaire ! »
Ca ne m'étonnait pas. Le caractère de la blondinette était indubitablement gentil. J'espérais juste que tout cela n'était pas une facade et que, comme beaucoup de membres de ce clan, Andy n'agissait pas par pur intérêt lorsqu'elle se comportait honnêtement. Mais une fois n'est pas coutume, je décidai de lui faire confiance. Il ne me restait plus qu'à prier pour que les apparences ne soient pas une fois de plus trompeuses, et que cette fille était une bonne personne.
Après quelques secondes de flottement, elle rabaissa brusquement son poignet, comme mal à l'aise ? À propos du tatouage, peut être ? Elle rajouta :
« Enchantée ! »
Je fronçai les sourcils, et décidai de satisfaire ma curiosité. Ce n'était pas malveillant de ma part, même si me doutait qu'elle serait gênée par la question que j'allais lui poser. Simplement, je n'aimais pas le sentiment qui m'avait perturbé à la vu de son poignet gauche.
« Ton tatouage est singulier. Je suis désolée de te demander cela, mais où t'es tu faites tatouer ?, demandai-je d'une voix calme. »
J'espérai vraiment qu'elle n'allait pas m'envoyer sur les roses. Tout ce qui me ramenait à la période "d'avant" m'emplissait d'effroi, et bien que je ne la connaisse pas encore, je voulais préserver Andy de tout ça. Elle semblait gentille, et ne méritait pas de connaître le malheur. Enfin, peut être que je m'inquiétais pour rien. De toutes façons, j'allais vite le savoir.[HRP : Désolée, j'avais fait un truc mieux, mais je ne m'en rappelle plus excatement .w.]

Je la vis froncer ses sourcils. Avais-je fait quelque chose de mal ? Je ne pensais pas avoir dit quelque chose de vexant ou blessant… Peut-être avait-elle mal interprété mes paroles, mais là encore je ne voyais pas ce qui aurait pu être mal compris.
« Ton tatouage est singulier., me dit-elle, Je suis désolée de te demander ça mais où t’es-tu faites tatouer ? »
Sous l’étonnement, j’haussais mes sourcils, ma bouche s’entrouvrant légèrement. Ca semblait évident depuis le début que Nezumi pensait à ça… Je suis peut-être naïve. Instinctivement, je plaquai mon bras contre de mon dos, de façon à ce que la marque et donc l’Omega écrit en lettre capitale soit caché. Dans la foulée, mon autre bras passa dans mon dos, tenant mon poignet. J’étais véritablement gênée, mais je repris mon sourire comme pour me rassurer. On aurait pu dire que celui-là était un faux, oui… J’avais horreur de faire traîner les choses et sans réfléchir, je lui dis :
« Je ne me suis pas fai… »
Je m’étais arrêtée juste à temps, enfin je l’espère. Mais qu’est-ce qu’il me prend ? Elle allait me prendre pour une folle, il fallait que je rattrape la chose. Il fallait que je la persuade du fait que cette marque était un tatouage et par la même occasion il fallait que je fasse de même pour moi. Avant l’année qui avait suivi mes six ans, je ne me souvenais de rien. Ma grand-mère m’avait dit que c’était dû au choc de la mort de ma mère, mais elle me l’avait annoncé bien plus tard. Je ne me souviens plus vraiment de cette année-là, l’année où je l’ai rejoint, mais une chose est sûre : j’ai toujours eu cette marque et je n’avais jamais osé poser des questions à son propos, même si encore aujourd’hui je souhaiterais savoir son origine. Il fallait donc que je me mette à l’activité que je haïssais le plus : mentir. J’avais horreur de ça même si on m’avait dit que c’était parfois la seule façon de s’en sortir. J’avais du mal à regarder les gens dans les yeux dans ces moments-là et c’est pour ça que mon regard se porta vers le mouton à la laine rose que j’avais fait apparaître.
« En fait, c’était à mes quatorze ans, avec des amis . À l’époque j’habitais aux Etats-Unis donc c’est là-bas que je me suis faite tatouée., repris-je avec un pâle sourire. »
J’espérais que si un jour elle apprenait la vérité, on ne sait jamais, elle ne m’en voudrait pas, même si j’autorisais la terre entière à m’en vouloir pour ce mensonge. Encore plus, j’espérais que si elle avait deviné que je mentais, après tout je n’ai pas un don pour cette activité, elle n’allait pas creuser la chose.

Je ne regardais toujours pas Nezumi. J’avais honte de mentir. Cependant, je pus deviner un sourire se dessiner sur ses lèvres, sans que j’ai à la regarder. Tant mieux : c’était plutôt positif pour moi de pouvoir voir les expressions de son visage sans avoir à la fixer.
« Je suis désolée, je ne voulais pas être indiscrète., dit-elle, Je te pris de m’excuser si je t’ai froissée. »
Me froisser ? Elle ne m’avait pas vraiment vexée… Ce n’est pas avec ce genre de choses que j’allais me vexer. Enfin je pense. D’ailleurs, qu’est-ce qui pouvait me vexer ? Me prendre mon sandwich alors que j’étais en train de croquer dedans ? Non, ce genre de choses ne me dérangeait pas, ça me faisait même plutôt rire et puis je ne suis même pas sûre qu’une personne aimerait ce que je mets dedans… Grand-mère m’a toujours dit que niveau nourriture, j’avais des goûts qui sortaient de l’ordinaire, comme pour les couleurs. N’importe quoi ! Alors peut-être que m’insulter me vexerait ? Oui, c’est possible… Je pense que je prendrais sur moi, mais au fond, je serais blessée. Soudain, Nezumi me rappela à la raison :
« Vu que nous sommes dans une salle d’entraînement, ça te dis un petit duel ?, demanda-t-elle. »
J’adorais cette idée même si je doutais de mes chances de gagner, seulement rien n’est jamais perdu. Un duel, c’était comme un défi non ? Je ne pus m’empêcher de sourire à pleine dent, enthousiaste, remarquant d’ailleurs qu’elle semblait l’être aussi. Ce sourire-là était réel comparé au précédent et ça me faisait beaucoup plus de bien. Je tournai enfin mon regard vers elle, quittant presque à contrecœur la douceur des courbes et des couleurs de mon mouton rose, pas que Nezumi soit désagréable à regarder, loin de là. Avec sa proposition, je n’avais même pas remarqué qu’elle avait changé de sujet et avait déjà oublié la conversation sur la marque de mon poignet.
« Ça me va !, dis-je du tac au tac. »
La position dans laquelle j’étais me gênant, je remis mes bras devant moi. Alors je me rendis compte que je n’avais pas vraiment la tenue appropriée pour un défi : en plus de porter une jupe plutôt courte me débardeur ressemblait plus à un décolleté qu’autre chose. Comment faire un duel dans ces habits ? Nezumi, elle, était prête. Seulement je ne m’imaginais pas vraiment avec son legging ou la couleur de son t-shirt : J’avais horreur qu’un pantalon colle mes jambes ou de porter des couleurs sombres… Mais s’il le fallait, je me serrai forcée. Enfin, je pense que j’aurais été mal à l’aise mais ce n’était pas un drame non plus. Alors, je lui fis remarquer ma tenue :
« Humm… Par contre je ne suis pas sûre d’avoir les habits pour…, dis-je légèrement embarrassée. »
Je devais bien avoir deux/trois trucs dans mes affaires, il me fallait juste que je cherche mais, au pire, je pourrais essayer de me débrouiller avec ma jupe et mon haut. Note pour le futur : Si je reviens dans cette pièce, je prends autre chose qu’une jupe aussi courte ou qu’un t-shirt comme celui que j’ai mis aujourd’hui.

Nezumi se mit à regarder mon petit mouton rose. Je ne pouvais pas vraiment m’empêcher de penser que cet animal était à présent le mien vu que je l’avais fait apparaître, qu’il venait de mon imagination. Il me rappelait les doux moments de mon enfance, ceux que j’avais passés en compagnie de ma grand-mère.
« Effectivement, pas très pratique. Mais, ce serait peut-être possible d’invoquer des vêtements adaptés ici, non ?, me dit-elle. »
Je l’écoutais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de repenser aux moments passés que je ne revivrais plus. Je fixais cette boule de poils que je trouvais si adorable, me perdant dans mes pensées, mon sourire disparaissant peu à peu… Peut-être qu’un jour, j’aurai de nouveau la chance de revivre tout ça ? Non, je ne pense pas. Mais j’en vivrais des mieux, j’en étais sûre. Même si rien n’est mieux que de passer un peu de temps avec sa seule famille j’étais certaine que d’autres évènements feraient que jamais je ne m’ennuierais. J’étais encore jeune même si je n’étais plus une enfant. Si j’avais dit ça à mon aïeule, elle se serait sûrement moquée de moi, disant que je resterais toujours une enfant naïve. Je ne pus retenir un sourire amusé qui me tira de ces pensées, me rappelant que la jeune fille qui se tenait devant moi m’avait proposé quelque chose. Elle avait raison, pourquoi ne pas faire apparaître des habits adaptés ? De toute façon je n’avais pas de pantalon dans ma chambre. D’ailleurs, je ne pense pas que j’en aurais eu l’idée d’en faire apparaître un, je n’étais pas vraiment habituée à l’environnement dans lequel j’étais à ce moment-là. Je lui souris de plus belle, reportant mon regard dans ses yeux.
« Bonne idée !, dis-je avec honnêteté. »
Je plaçai presque inconsciemment mes bras devant moi, paume vers le haut, dévoilant de nouveau cette marque que j’avais oubliée… Ce mouvement était à la base pour retenir les vêtements que je comptais faire apparaître mais je me rendis compte que ce n’était pas vraiment la meilleure idée. Bon, le mouvement était fait, je n’allais pas retourner en arrière. De toute façon, ce n’était à présent plus un drame vu qu’elle l’avait déjà vu et qu’elle m’avait déjà posé les questions qui allaient avec. Je pris discrètement une inspiration prolongée. Faire apparaître un bas de jogging le moins moulant possible était la première chose que je me devais de faire et je le faisais plutôt à contrecœur… mettre un pantalon, beurk ! Au bout de quelques secondes qui me parurent des minutes entières, ce que je m’efforçais d’imaginer apparut. J’adorais la magie, c’était extraordinaire et même si je vivais dedans depuis toujours, à chaque fois que je la voyais j’étais émerveillée, pareille à une enfant. J’avais fait apparaître ce bas de jogging et une veste allant avec, tous deux d’une jolie couleur jaune flashy. Et heureusement ! En plus de devoir enfiler ça je n’allais pas porter quelque chose de sombre, c’était évident. Je posai mon regard sur ces vêtements et je décidai d’enfiler d’abord la veste.
« Attends, je vais mettre tout ça…, fis-je, ne pouvant me retenir. »
Dans ce style d’habits, j’avais chaud. Beaucoup trop chaud. Je savais d’où cela venait et ce n’était pas toujours pratique… Ma grand-mère me disait que le meilleur moyen de renforcer l’organisme c’était de ne pas se couvrir lorsqu’il fait froid, le corps s’habituant peu à peu à toutes les températures possibles. D’après ce que j’avais compris, les autres personnes ne voyaient pas les choses comme ça, pour elles, plus on se couvrait mieux c’était ! Mais du moment que je ne tombe pas malade, je peux me permettre de suivre ses méthodes.