Je marchais lentement et sans objectif. Mes cheveux étaient attachés en chignons avec quelques mèches rebelles qui volaient au doux vent. Je portais une longue robe blanche voletant au vent. J'étais dans ce parc depuis environ une heure, minuit frappa. Je sortis ma montre à gousset en argent dans laquelle reflétait mon visage mélancolique comme dans un miroir. Je ne pleurais pas. Je n'y arrivais. C'était le deuil impossible. Je commençais à fredonner cette magnifique mélodie que Gaara avait composé. Il m'avait cachée qu'il jouait du piano. Car oui, mon fidèle majordome était timide, gentil, serviable, généreux, adroit et bien d'autres qualités me viennent en tête. Au cours de cette mélodie, mon cœur explosa. Les larmes coulèrent. Je tomba au sol, à quatre pattes. J'hurlais, je pleurais enfin ma tristesse.

Couchée sur un banc, je contemplais le ciel et ses milliers d'étoiles. J'avais apprit à me repérer grâce à elles. Je pointais mon doigt en citant le nom que l'on avait donné à ces formes étranges créées par de grosses lumières blanches. Mais ma tranquillité fut troublé par un craquement. Une branche avait cédé sous le pieds de quelqu'un. Sans panique, sans bouger je me mis à interpeller cette personne :

« Qui êtes-vous ? » dis-je calmement.

Je cessai de lever mon bras vers le ciel sombre et restais silencieusement sur mon banc. De quoi avais-je l'air ? D'une petite fille perdue, pensais-je.

/ Quel est ton code couleur ? Le mien est #DEA79C ^^ /

J’en avais pris l’habitude. Effectivement, de mon point de vue il était plus normal de rester éveillé durant la nuit que de dormir durant celle-ci. Je passais donc mes nuits à contempler les étoiles, à me promener et bien d’autre activités, sans pour autant en être fatiguée… L’habitude, quoi. D’ailleurs, ce soir-là, je trouvais le ciel très beau. Ce n’était bien entendu pas le plus beau que j’avais vu, mais le ciel très dégagé me permettait de m’évader. Mon interminable chevelure aux reflets cendrés me tombait sur les reins, légèrement ondulés. Je ne pouvais rester dans cette chambre, j’avais envie de sortir prendre l’air. Un peu. J’avais descendu les escaliers en essayant de faire le moins de bruits possible : Je ne voulais ni réveiller les personnes qui se reposait ni éveillait les soupçons du directeur. Peut-être était-il contre le fait que les élèves sortent en pleine nuit ? Je ne mettais jamais des habits de sommeil, type pyjamas. À vrai dire, chaque soir, une fois ma douche prise, je m’habillais comme si c’était une douche du matin. Je passais donc la totalité de mes journées habillée en jupe. Je portais donc une jupe au coloris saumon et un t-shirt aux manches courtes de couleur magenta, ce qui à l’avis de la plupart des personnes n’allait pas ensemble. Je descendais donc doucement les marches de cet escalier en colimaçon. Où pouvais-je bien me rendre ? Je décidai de sortir de la bâtisse indigo pour me rendre dans un endroit de verdure, malgré qu’elle soit en cette nuit plutôt sombre. Je me rendis dans le parc : j’avais vaguement entendu des échos et je voulais savoir à quoi cela ressemblait.
Au final, c’était un endroit qui m’avait l’air calme. Il n’y avait personne, ce qui ne me mettait pas dans mon meilleur état. Je ne prenais pas garde à être discrète, et une voix que je jugeai féminine ( et que je trouvais plutôt calme) m’interpela :
« Qui êtes-vous ? me disait-elle. »
Je sursautai. Quelqu’un était donc là ? Je n’arrivais pas à savoir d’où provenait la voix que j’avais entendue. Au hasard et presque déboussolée, je lui répondis :
« Euh… Je … , balbutiais-je, Je m’appelle Andy, repris-je alors. »
Je cherchais cette personne, mais il faisait plutôt sombre. Alors, je vis quelque chose sur un des bancs. Durant que je prononçais mes paroles, je me dirigeai vers celui-ci. Une jeune fille y était allongée. Etait-ce confortable pour dormir ici ? J’en doutais. Un lit était bien mieux. J’étais à proximité d’elle lorsque j’eu prononcé mon prénom, et sans qu’elle eut le temps de me répondre, j’ajoutai à tout ceci :
« Je .. Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger. »
Je ne voulais en effet pas qu’elle m’en veuille, elle était sûrement venue ici pour trouver du calme et je la troublais avec sûreté dans ce moment de tranquillité.

Oh, j'avais oublié ! Moi c'est #336699

« Euh… Je … Je m’appelle Andy. Je .. Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger. »

Andy ? Je n'avais rencontré depuis ce jour-là aucune jeune fille au nom d'Andy. Je trouvais ce nom masculin, mais cela changeait un peu de la routine. J'aimais aussi beaucoup que l'on appelle sa fille Sacha. Ce prénom sonnait si bien, il était si joli. Cette Andy avait l'air vraiment douce, elle balbutiait et avait peur de déranger. Mon regard restait fixé sur le ciel et je recommençais à compter les étoiles. Cela me donnait de l’espoir de savoir que les étoiles sont des milliers et qu'elles ne disparaîtront jamais. Je me suis alors remise à chantonner cet air mélancolique de piano.

« Vous ne me dérangez pas... Après tout, il est à tout le monde ce parc... » dis-je d'une voix basse et enfantine.

Les arbres, les fleurs, l'herbe dormaient à ce moment-là. Je maîtrisais les plantes et croyait en leurs vies. C'était pour cela que je ne pouvais pas supporter de voir quelqu'un écraser une fleur ou arracher les feuilles d'un arbre.

« Pouvez-vous parler doucement ? La nature est endormit... »

Elle me prenait surement pour une fille loufoque, Andy. Mais je n'étais pas dans sa tête et je pouvais pas savoir ce qu'elle pensait. Et même si j'avais pu le faire, je ne l'aurais pas fait. Je trouvais que lire dans les pensées des autres, c'était s'introduire dans la vie privée d’autrui. Etant une jeune femme polie et bien élevée je ne pouvez point me permettre de faire cela.

J’observais la demoiselle. Elle ne me regardait pas, elle fixait le ciel. Je levai les yeux pour voir si quelque chose d’inhabituel s’y passait, mais rien de bien extraordinaire si ce n’est les étoiles. Je reportai alors mon regard vers elle. Elle s’était mise à fredonner une jolie mélodie. La jeune fille portait une jolie robe blanche de la même couleur que sa chevelure attachée en chignon. Je trouvais sa tenue très pure mais malheureusement trop dépourvue de couleur. D’une voix très douce, elle me répondit :
« Vous ne me dérangez pas…, disait-elle, Après tout, il est à tout le monde ce parc…
Il était sûrement à tout le monde, mais si on y venait, je pense que c’était pour être tranquille. J’eus voulu dire ceci, mais elle continua sa phrase avant moi. Je ne bougeais plus, tenant juste mon bras gauche à l’aide de ma main droite, qui passait elle au-dessus de mon nombril.
« Pouvez-vous parler doucement ? La nature est endormie…, avait-elle ajouté. »
Endormie ? Telle une enfant, je tournai ma tête pour voir les plantes à ma droite et à ma gauche. Qu’est-ce que cette demoiselle voulait dire par endormie ? Une métaphore ? Elle semblait croire à la vie de la nature, à son cycle de repos et d’éveil. Personnellement, je n’avais pas trop de jugement sur ce thème et en admettant qu’elle parlait de ça, je respectais ses croyances. Sans prendre garde, je commençai ma phrase sans accomplir ce qu’elle m’avait demandé de faire.
« Parler doucement ?, dis-je à voix forte avant de reprendre à voix plus douce, Ah.. euh, oui, désolée. »
Je lâchai mon bras afin de mettre une mèche de mes longs cheveux sur mon buste. Des questions se bousculèrent alors dans ma tête : quelle était la musique qu’elle venait de chantonner à l’instant ? Pourquoi n’était-elle pas dans son lit ? Seulement ces questions me démangeaient, au point que comme d’habitude, je ne puis me retenir.
« Au fait, quel est ton prénom ? , lui demandais-je d’une voix calme et peu forte. »

« Parler doucement ? Ah.. euh, oui, désolée. »

Habituellement, j'aurais sourit, mais ce jour-là n'était pas habituelle. Je pensais à Gaara et je ne pensais qu'à lui ce qui me faisait très mal. Dans ma tête, défilaient toutes les images de Gaara, toutes les fois où j'étais avec lui. En une seconde, je voyais dix fois Gaara. Je n'avais plus que ce mot à la bouche. Je soupirais, puis fermait les yeux. Quand je ferme les yeux, plusieurs de mes facultés sont plus développées. Mon odorat, je sens l'odeur du vent, le goût du pollen, l'herbe frottée. Mon ouïe, j'entends un crapaud au fond de la forêt, le doux ronflement des abeilles. Rien que tout cela est magnifique.

« Au fait, quel est ton prénom ? »

J'étais assez satisfaite qu'elle ait comprit mon message, sa voix était un murmure agréable. Et elle me demandais mon prénom... C'est Gaara qui m'avait reconstruite... Grâce à lui, je connaissais mon nom de famille et mon deuxième prénom. Après cette perte de mémoire, il m'avait apprit qui j'étais.

« Je m'appelle Cielle Sundie, et vous ? »

[Désolée de la réponse tardive :/ ]


« Je m’appelle Cielle Sundie, me répondit-elle, et vous ?
Cette Cielle me semblait gentille. Elle parlait d'une voix douce, calme avec ce qui me semblait un grain de mélancolie. Je lui avais déjà dit mon prénom, mais n’avait pas continué plus loin, lui précisant dans mon nom de famille. J’osais à peine élever le son de ma voix, de peur qu’elle ne se mette en colère et je lui répondis.
« Andy Efferson est mon nom complet., lui chuchotais-je. »
Je levai mon regard vers les étoiles qu’elle fixait. J’aimais beaucoup ces étoiles, comme beaucoup de personne je pense. Depuis mon enfance je passais des nuits blanches à les contempler ou à les dessiner, même si parfois mes dessins n’avaient aucun rapport avec ce ciel. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps que je n’avais pas dormi plus de 3 heures d’affilées mais j’en avais pris l’habitude et je n’en étais plus fatiguée. J’étais même moins épuisée lorsque je ne dormais pas que lorsque je ne dormais qu'une heure, même si ça se faisait ressentir quelques jours après plusieurs nuits blanches. Je sentais qu’aujourd’hui allait d’ailleurs être une nuit sans sommeil. Alors, je reportai mon regard sur son visage, possédant ses yeux qui fixaient l’immensité de l’univers. Une question enfantine me trottait dans la tête, et mon habitude à dire tout ce que j’avais besoin d’exprimer prit le dessus malgré ma lute de ne pas paraitre puérile.
« Pourquoi regardes-tu les étoiles ?, demandais-je. »
On regardait tous les étoiles en pensant à quelque chose, que ce soit personnel ou propre à tous. Parfois, seul notre inconscient le savait, laissant notre esprit dans des questions comme celle que je venais de lui poser. J’espérais ne pas être indiscrète et si elle ne désirait pas me répondre, je l’aurais parfaitement compris : la curiosité est souvent un défaut.

Alors que je regardais son visage, je remarquai un regard étonné se formant sur celui-ci. Elle fit ensuite une sorte de grimace… J’avais fait quelque chose de mal ? Je ne voulais pas faire du mal aux gens, que ce soit physiquement ou le mentalement. Alors, elle me répondit :
« Parce qu'elle sont jolies... »
Je décidai de ne pas insister. Les étoiles étaient certes magnifiques, mais je doutais qu’on puisse plonger son regard avec tant d’intérêt dans une chose comme celle-ci, forcément nos pensées étaient transportées ailleurs et au final, on fixait les étoiles sans s’en rendre compte.
Doucement, je me rapprochai du banc où était allongée Cielle. Je ne voulais pas plus la troublée, je m’arrêtai donc à un demi-mètre de celui-ci et je fini par m’asseoir dans l’herbe, balançant mes épaules lancées vers l’arrière, rattrapant mon avant-corps à l’aide de mes bras, placés encore plus sur l’arrière, les doigts de mes mains écartés. J’allongeai mes jambes sur le sol plutôt humide qui me donnait des frissons suite au contact avec mes jambes nues.
« Je vois, fis-je, C’est vrai que ce soir elles sont plutôt belles. »
Je parlais toujours doucement sous ses demandes, ne voulant pas l’offenser. Un sourire se forma sur mon visage sans que je puisse vraiment m’en empêcher.
Je me souvenais des moments où petite, je sortais de la maison sans la permission de ma grand-mère, dans la nuit, et que j’allais dans mon petit coin secret situé sur une colline. Les étoiles étaient là-bas bien plus belles et bien plus significatives à mon goût, mais après tout nous avions partout le même ciel.
Bizarrement, je n’avais rien de plus à dire. Cielle ne me semblait pas être totalement dans son assiette, même si je n’étais pas vraiment pure de ce jugement, et même si ce n’était pas le cas je ne voulais pas gâcher un instant de paix comme celui-là.

Spoiler:

Souvent, je souriais sans m’en rendre compte. Et parfois, je ne souriais plus sans le savoir. Il m’arrivait de sourire en me forçant, il se passait des moments où je m’obligeais à ne pas sourire. C’était ainsi. Dans ce moment-là, je souriais sans m’en rendre compte. Ca arrivait souvent, mais je crois que ces sourires-là sont pour soi-même, ils ne sont donc pas donnés aux autres comparé à ce qu’on pouvait dire.
« Que représentent-elle, les étoiles, pour vous ?..., me dit Cielle. »
Avant d’analyser la question, je me rendais compte que Cielle me vouvoyait. Moi, je la tutoyais. Pourquoi est-ce qu’elle employait ‘vous’ ? Nous avions à peu près le même âge, non ? Je croyais qu’on ne vouvoyait que les personnes beaucoup plus âgées, par signe de respect, mais que pour ceux qui avaient le même âge que nous, ce n’était pas nécessaire. Alors, répondant tout de suite après sa phrase, je lui dis :
« On ne t’oblige de me vouvoyer, tu sais… Tu peux me tutoyer. »
Je ne savais pas vraiment ce qu’elle allait faire après lui avoir dit ça, mais je pense qu’il était mieux pour nous deux qu’elle ne me vouvoie pas. J’avais perdu mon sourire, sans me rendre compte à quel moment exactement. C’était parfois comme ça, oui. Et souvent, c’était quand je réfléchissais à certains choses, en gardant les pieds sur terre, car parfois on peut rêver, et à ce moment-là, on sourit.
Après avoir dit cela, j’examinai sa question : qu’est-ce que représente les étoiles, pour moi ? Je n’y avais jamais vraiment réfléchit… Et je ne savais pas vraiment la réponse à cette question. Sur le coup, mes pensées stagnèrent. Elles ne progressaient plus, ou alors je réfléchissais tellement que je ne me rendais même plus compte de leur progression. Les étoiles étaient pour moi l’infini. Nous ne les connaissions pas toutes, et vu que l’univers était infini, jamais nous ne pourrions toutes les connaître. Aussi, lorsque je les regardais, les étoiles s’entassaient, dans ce ciel. Elles semblaient si proches les unes des autres, mais au final, elles étaient toutes éloignés les unes d’entre elles. C’en était presque triste, lorsqu’on y réfléchissait.
« Je ne sais pas… Peut-être un sentiment de.. de réconfort ?, lui dis-je. »
Pas très sûre de ma réponse, qui était sortie sans que je m’en rende compte, j’avais froncé les sourcils et je continuais à les froncer. Qu’est-ce que le réconfort avait avoir là-dedans ? Je n’étais triste en rien, si ? Alors, mon regard se dirigea inconsciemment sur mon poignet. Oui, c’était ça : cette marque qui représentait un oméga puis deux triangles qui se faisaient verticalement face était peut-être la source de ce malaise. Je ne savais pas ce qu’elle faisait là, et j’avais toujours eut l’impression que ma grand-mère me mentait à ce sujet.

Spoiler:

« Hum... Pour ma part..., commença Cielle, les étoiles représentent les... défunts. »


« Les défunts ? …, fis-je, C’est donc pour ça que tu as l’air si... troublée. »