« Et là t'as un zombie qui était en train de jouer au Basket...»

Depuis presque deux heures qu'elle était là. Et maintenant, coincée ici, elle paniquait un peu. Elle n'était pas vraiment du genre froussarde, mais elle avait vu tellement de films d'horreurs du même genre et de scénarios catastrophes, qu'elle se permettait d'incroyables films dans sa tête. Ce n'était bien sûr pas pour la rassurer mais tant pis, elle ne pouvait pas s'en empêcher. Pourtant, ça n'avait rien de très malin, d'imaginer un mort vivant à chaque recoin de pièces. La jeune fille soupirait, elle était venue faire de la gymnastique tranquillement, et voilà que tout virait au cauchemar. Elle savait que Tomo était dans les parages, ils étaient venus à deux, mais comme d'habitude, ils s'étaient pris la tête sur l'activité du jour et s'étaient séparés un peu plus tôt. A présent, elle le regrettait amèrement et s'en voulait de cette dispute inutile et gamine. Comme toutes leurs disputes en fin de compte. Il fallait qu'elle le retrouve. Rapidement. Gênée, elle se regarda un instant de le miroir de la salle. Un short court rose, un débardeur un peu décolleté à son goût et des baskets délacées. On aurait dit une tenue comme ces filles dans les films gore Américains, qui finalement sert à montrer ses atouts mais pas réellement à faire du sport. Elle n'en pouvait rien elle n'avait trouvé que ça dans son armoire. Elle râlait intérieurement, et puis décida finalement de parcourir le gymnase pour retrouver son ami. Un instant, elle se rappela qu'elle avait entendu la porte d'entrée un peu plus tôt. Cela voudrait dire qu'ils sont trois ici. Un soupire de soulagement la gagna. A moins que, la troisième personne était Jason, Freddy ou encore quelque chose dans le genre. Elle se mordu la lèvre, décidément, elle avait de l'imagination aujourd'hui. Beaucoup trop d'imagination. Et puis elle eu une illumination, sur le chemin de la salle de gym elle avait recroisée Tomo, mais c'était à nouveau engueulée avec lui, à ce moment là, il lui semblait bien avoir aperçu une silhouette au loin qui les regardait. Génial, c'était pas un zombie, sinon, il les aurait dévorés à ce moment là.

Elle avait parcouru un peu toutes les pièces, mais une secousse très forte la fit tomber, elle s'ouvrit le genoux. Elle grimaça sans émettre le moindre son cependant. Elle s'appuya contre un mur et réussit alors à se relever. Elle allait être encore plus lente maintenant, quelle chance...Ann-Elizabeth allait tourner vers la droite quand elle entendit une voix nette et grave à travers l'écho du gymnase, en se concentrant, elle parvint à suivre la direction de la voix.

- Hey! Y a quelqu'un? C'est un tremblement de terre hein? Vous savez ce qu'il se passe exactement?

Elle n'arrivait pas à courir à cause de sa blessure, encore beaucoup trop fraîche, mais elle allait aussi vite qu'elle le pouvait. Ses cheveux ondulés rassemblées en queue de cheval frottaient dans sa nuque à mesure qu'elle avançait rapidement. Et puis elle tomba sur lui. Elle eu un petit étonnement, elle le reconnu tout de suite. Le garçon aux étoiles. Mais elle ne releva pas devant lui, pour ne pas montrer qu'elle pensait à lui depuis cette nuit là, et elle s’avança vers lui, en souriant, comme toujours, parce que elle était comme ça.

- Génial ! J'ai enfin trouvé quelqu'un ! Je cherchais ma pomme...enfin... Tomo et...et puis il y a eu ce tremblement de terre, j'avais peur mais...Je ne sais rien d'autre.

Son cœur s'emballait et tremblait, de stress et d'émotions. De toute cette journée, de tout ce qui allait encore leur arriver.

Elle souriait au garçon, comme si le reste n'avait plus vraiment d'importance. Et de le voir ici, elle aurait pu remercier le tremblement de terre à genoux, pour l'avoir revu. Depuis la nuit aux étoiles, c'est vrai, que l'image de ce garçon n'avait cessé de s'imposer à elle, jusqu'à en reconnaître même le son de sa voix. Elle était devant lui, sa plaie encore saignante, mais elle s'en fichait totalement. Et il avait remarqué sa blessure au genoux, car ses yeux s'étaient dirigés dessus. Elle s'était mordue la lèvre à ce moment là, elle ne voulait pas passer pour une idiote capable de trébucher à la moindre petite secousse, elle ne voulait pas. Ann-Elizabeth soupira, et aperçut le mouchoir tendu vers elle de la part du garçon. Un peu de rouge monta à ses joues et elle le prit dans sa main, s’accroupissant, pour éponger sa plaie avec. Elle marmonna un merci qu'il n'avait sans doute pas entendu, ça l'avait gêné, mais surtout surprise. Tant d'attention lui réchauffait le cœur, surtout dans une situation aussi paniquante que celle où ils étaient tous embarqués. Elle mis le mouchoir dans la poche de son mini short une fois sa plaie essuyée. Le rouge de ses joues ne disparaissait pas. Sans doute parce qu'il était là. Elle allait enfin murmurer un petit merci confus, quand la voix de son ami se mit à retentir dans la pièce. Elle tourna la tête et l'aperçut enfin.

- Ninou !! T’es où bon sang !

- Ma pomme ! C'est toi ! Je suis là !

Ann-Elizabeth eu un grand sourire soulagé, et heureux de le retrouver enfin, en bon état, mis à part sa temps quelque peu endommagée, autant que son genoux à elle. Elle avança en clopinant vers son ami, et lui sauta au cou, le gratifiant d'un baiser sur la joue droite, les yeux fermés, un sourire aux lèvres. Elle mettait toujours fin à leurs disputes de cette façon, ça le calmait et puis, elle savait qu'il aimait bien, c'était à sa manière à elle se faire pardonner leurs petits conflits d'enfants mal élevés. La jeune fille s'écarta ensuite un peu, et sortit son mouchoir de la poche pour tamponner doucement sa tempe blessée avec soin, elle qui prenait toujours soin de son entourage. Elle y mit un peu de salive et continua de soigner la plaie comme elle le pouvait. Une fois le sang partir, elle remit le bout de tissu dans sa poche et sans jamais perdre son éternel sourire.

- Ça va bien vous deux? Je sais pas si les secousses sont finies, mais le mieux pour nous est de trouver un moyen de sortir d'ici. Vous pouvez tous les deux bouger? Parce qu'il va falloir explorer un minimum, voir si des portes sont intactes, ou si des sorties ce sont formées suite au séisme..

Ann-Elizabeth tourna la tête en direction de Raphaël et fit oui de la tête pour signifier que ça allait. Mais elle désigna dans un petit air confus son genoux. Bien sûr, elle boitait un petit peu maintenant. Mais ce n'était pas grave, elle arrivait encore à se déplacer plus ou moins vite, elle suivrait le rythme, elle en était capable si elle le voulait vraiment. Ses yeux bleu se dirigèrent vers les murs, et sur les décombres, les voilà dans de beaux draps maintenant. Elle eu un soupire angoissé. Ce genre de situation avait le don de l'inquiéter. Elle se mordit la lèvre inférieure, et tenta de ne pas le montrer. Mais comme d'habitude, elle n'arrivait pas à cacher ses émotions. Sa main tremblait un peu, alors elle la cacha derrière son dos, tout en baissant les yeux vers le sol. Si elle parlait, sa voix serait chevrotante, et elle ne voulait pas montrer qu'elle avait plus ou moins peur de tout ça. Alors elle ne répondait pas, se content de hocher la tête pour exprimer son accord avec l'idée du garçon aux étoiles.

En regardant tour à tour les deux autres agir, il fut rassuré à propos d'une chose: Ils n'avaient pas vu qu'il saignait. Cela lui redonna un quelque chose de confiance, et il commença à réfléchir à quoi faire.. Autour de lui, il voyait la jeune fille, l'air peiné, qui ne paraissait pas à l'aise du tout dans cette situation alarmante. Et l'autre garçon, inconnu pour lui, commençait à s'agiter auprès de la porte de sortie.. Raphaël sortit de ses pensée, regardant curieusement le garçon.


Son pouvoir étant de l'eau, parler de "tout cramer" apparut comme une mauvaise idée au garçon aux cheveux bleus. Mais bon, malgré le fait qu'il ne maîtrisait pas parfaitement son pouvoir aquatique, il se disait qu'en cas de dégâts à cause du feu, incendie ou autre, il pourrait les limiter un peu. L'inconnu se changea soudainement en un feu de taille humaine, luttant contre la porte. Il eu beau tout donner, rien n'y fit. Il s'arrêta, redevint humain, et leur adressa quelques mots par rapport à ce qu'il avait tenté et pourquoi ça avait échoué.. Puis il se laissa tomber sur le sol, ayant perdu tout espoir. Raphaël fut prit d'une immense empathie pour l'autre garçon et il se dirigea d'un pas rapide vers lui. Il s'assit à ses côtés et posa une main qui se voulait rassurante sur son épaule:


Il pensait vraiment ce qu'il disait. C'était comme si tout était écrit, comme si ils étaient déjà dehors, racontant ce qu'il s'était passé aux autres, apprenant comment les autres l'avaient vécu, et que tout allait bien de nouveau.
Raph se releva, espérant avoir remotivé le garçon de feu, et se dirigeant vers les vestiaires. Il ne tenta pas d'ouvrir les autres portes de sorties, elles étaient visiblement bloquées. Mais il savait que par les vestiaires du gymnase, il pourrait soit prendre la petite porte, soit tenter de passer par une des fenêtres. Il voyait déjà les différentes options possibles dans sa tête, et voyait même que, dans le cas où l'issue est une fenêtre, ils pourraient aider la fille à passer, car sa jambe pourrait lui faire mal si elle y allait seule.. Il se demandait aussi comment lui allait faire, mais son esprit changea de réflexion, cherchant encore une autre possibilité, une autre carte dans sa main. C'était sa technique, sa manière de faire, à chaque situation. Visualiser chaque possibilité qu'il connaissait, afin d'en faire de l'une d'entre elle la solution. Bien sûr, il y avait aussi les bouleversements de situations, mais ça, c'est inévitable.. Il jeta un œil derrière lui vérifiant si les autres le suivaient ou pas. Ce mouvement, aussi léger soit-il, tira sur son dos blessé, et pour ne pas faire un mouvement brusque qui le trahirait, il ferma les yeux pour contenir la douleur. Il les rouvrit et regarda les autres...

Il était évident que la situation n'allait pas en s'améliorant. Mais alors pas du tout. La jeune fille soupira doucement pour reprendre un peu son calme, et observa les alentours en tournant sur elle-même. Elle réfléchissait intérieurement mais elle avait beau faire, elle ne voyait aucune solution possible. Soupirant à nouveau, elle se rendit compte, que plongée dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué que Tomo utilisait ses pouvoirs pour tous les aider. Inquiète, le connaissant bien incontrôlable, elle s'approcha de lui, mais pas trop pour garder une distance de sécurité. C'était bien plus intelligent comme ça. Même si il ne l'aurait pas voulu, elle aurait pu être encore plus blessée. L'espoir qu'elle s'était permis d'avoir avait été vain. Son ami n'avait rien pu faire de concret pour qu'ils sortent d'ici. Mais ce n'était rien, ce n'était pas de sa faute. Elle voulut aller le rassurer, et le réconforter, mais le garçon aux cheveux bleus passa devant, et alla s'installer aux côtés de son ami de feu. Il l'avait réconforté comme il le pouvait, et elle avait écouté des deux oreilles, attentive à leur échange.

-Va, t'inquiète pas. Y a rien de perdu encore. On va continuer à cherche une issue, et si on n'en trouve pas, on arrivera à la faire nous même. De toute façon, un séisme, ça passe pas inaperçu. Y aura des secours à un moment ou un autre. Mais on va s'en sortir avant même qu'ils se mettent en route!

Ann-Elizabeth confirmait intérieurement. Si elle aurait pu aller conforter son ami, elle aurait sans aucun doute dit la même chose. Elle s'approcha des décombres les plus imposants et tenta de déterminer leurs poids et si une issue, même petite était dissimulée quelque part. Mais rien. Et puis elle observa le garçon aux étoiles qui s'était diriger vers les vestiaires, elle avait jeté un œil sur son ami de feu, et puis discrètement, elle avait rejoint l'autre garçon qui s'était éloigner d'eux. Elle le regardait, et resta dans son dos, comme pour ne pas qu'il la voit, sans aucune raison particulière, une sorte d'instinct. Elle se racla la gorge pour poser sa voix, et ferma les yeux un instant, le temps de s'adresser à lui à voix haute.

- Je sais que la porte de derrière est fermée de l'intérieur. Et je parie que tu penses aussi à passer par la fenêtre, je pourrais m'y glisser, et même y voler. Mon genoux ne serait pas une gêne particulière.

Elle marqua un temps d'arrêt. Et se mordit la lèvre. Elle savait tout de même qu'une jambe blessée handicaperai encore, elle avait beau utiliser son pouvoir, ça ne la guérirai pas. Même en volant jusqu'à la fenêtre, elle devrait cesser son pouvoir pour passer dehors, les ailes ne passeront pas. Et en atterrissant sur son genoux, ça ne s'arrangerait pas, du tout.

- Je...Je dis voler parce que mon pouvoir c'est de prendre des caractéristiques animaux. Donc, je peux toujours me créer des ailes d'oiseaux. Ou bien une peau de lézard pour m'accrocher au mur.

Penchant la tête sur le côté, elle attendait la réponse du garçon, toujours en oubliant soigneusement de préciser que l’atterrissage serait douloureux. Les animaux aussi, ont du mal à marcher avec une patte ouverte. Elle dépassa le garçon, se montrant de dos à lui et examina les fenêtres. Elles étaient hautes et peu larges. Mais elle était mince, elle passerait tout de même sans problème. Ensuite elle n'aurait plus qu'à aller dans la cour et ouvrir la porte de derrière. Cela lui paraissait être une bonne idée. Elle se tourna vers le garçon aux étoiles, cette fois sans rougir. Courageuse, comme la situation exigeait qu'elle devait l'être et eu un sourire.

- Je peux le faire. Et on va sortir d'ici. Tous ensembles.

Elle en était certaine. Seulement, elle ne savait pas que dehors, une partie de la façade avait cédé et condamner la porte de l'extérieur. Mauvaise pioche...

Lorsqu'il avait rouvert les yeux, il avait aperçu la jeune fille et le garçon. La jeune fille l'avait suivi, à son grand soulagement. Il se sentait accompagné et c'était une sorte de preuve de confiance. L'autre garçon était resté près de la porte. Il faudra veiller à ce qu'il les suive, il ne fallait pas qu'il lui arrive quelque chose. La jeune fille, comme si elle avait lu dans ses précédentes pensées, lui dit après avoir signalé qu'elle prenait la parole..:


Raphaël fut étonné. Enfin, pas tant que ça. Plus grand chose ne l'étonnait à présent. Elle parlait de voler.. était-ce une manière de dire "y aller" ou même "sauter".. Il ne savait pas, enfin, ici, tout le monde avait un pouvoir, alors il était possible qu'elle sache voler. Mais il ne tarda pas à connaître la réponse:


Elle avait toute seule fait la lumière sur son questionnement. Cela expliquait tout. Il se mit seul à penser à toutes possibilités éventuelles dans le quotidien, en disposant d'un tel pouvoir. Il voyait ce que lui ferait avec, si il le possédait, et enfin, il colla ce qu'il était possible de faire dans leur situation actuelle. C'était ce qu'il appelait précédemment un bouleversement de situation.. Enfin, ça le sera au moment où cela changera vraiment les choses pour eux, en bien ou en mal.


Il doutait pourtant, doutait du fait que son genou ne soit vraiment pas sensible à ce type de pouvoir.. Il valait mieux qu'ils inspectent encore le gymnase de fond en comble pour trouver une sortie sûre pour tous, avant de tenter des choses qui pouvait mettre en péril l'un d'entre eux. L'inconnu, plus loin, leur lança:


Ainsi, la jeune fille aux étoiles se nommait Ann. Il tâcherait de s'en rappeler. De ne jamais l'oublier. Si le garçon de feu disait cela, c'est qu'il y avait une raison. Dans le doute, il valait mieux l'écouter.. Il hocha la tête, pour que la jeune fille ne fasse aucune tentative risquée. Il allait se retourner vers le garçon pour lui dire de les suivre, devinant que celui ci tambourinait contre la porte encore une fois, quand un bruit résonna dans la pièce en débris.. Un gigantesque tremblement se fit sentir, et une partie du plafond et du mur le plus proche s'effondra. Raphaël n'eu pas le temps de dire au garçon de vite les rejoindre, c'était trop tard. Il entendit quelqu'un qui jeta des pierres, surement lui qui tenta de se frayer un chemin.. Raphaël se mit à faire de même, mais en vain. Il préféra laisser cela ainsi, il pourrait déclencher un éboulement et blesser l'autre garçon.. Il n'entendit qu'un lointain:"- Ann ! L’autre Gars ! Vous avez rien ?".. Il lui cria: "-Ça va, Ça va! On va chercher un moyen de te rejoindre, et la sortie! On te laissera pas tomber!". Raph' n'avait pas l'air trop alarmé, il dégageait la sensation qu'il maîtrisait presque ce qu'il se passait.. comme d'habitude.. Car ce n'était que façade.. à l'intérieur, il paniquait comme jamais. Il était bouleversé par cette catastrophe, il était troublé par la présence de la jeune fille, Ann, il pestait aussi intérieurement et sans réels fondements contre l'autre gars, qui aurait dû les suivre au lieu de s'entêter.. Il avait envie de tout casser, de laisser les larmes venir, de serrer Ann contre lui.. Tant de sentiments forts qui se mêlaient en lui. Mais il ne fit rien de tout ça. Il poussa un long soupire et regarda la fille:


Il avait dit ça d'un ton si calme, si sûr de lui.. On aurait dit qu'il n'était pas la même personne au dehors et au dedans. Il cria de toutes ses forces, enfin, vers l'éboulement:


Raphaël espérait vraiment qu'il l'avait entendu.. ça serait un scénario horrible qu'ils retrouvent la pièce mais que le garçon aux flammes soit partit à l'aventure sans les attendre.. Il jeta un regard à la jeune fille, pour savoir si ça lui convenait..

Elle avait déployée des ailes noires, de corbeau dans son dos et fixait la fenêtre, prête à y voler de toutes ses plumes. D'un regard vif, elle étudiait attentivement les détails de la fenêtre. Elle réfléchissait à comment s'y glisser, comment sortir sans trop se faire de mal, et ce qu'elle ferait une fois à l’extérieur. Elle ferma un instant les yeux et soupira. C'était une situation bien particulière et pour le moins angoissante, mais elle devait faire preuve de courage et de calme. Comme elle savait si bien le faire dans les dîners mondains de la famille. Elle rouvrit les yeux, et se sentit enfin prête à soulever son corps vers la fenêtre, quand la voix de son ami, qui était resté à l'écart jusqu'à maintenant, avait fait écho dans la pièce jusqu'au vestiaire. Elle « rangea » ses ailes à contrecœur, quand elle comprit ce qu'il avait à lui dire.

« Tu perds ton temps et ton énergie Ann. »

- C'est Ann-Elizabeth ! Et puis je...

Elle soupira en baissant les yeux. Cela ne servait à rien de s'énerver avec lui maintenant. Seulement, qu'elle aimerait que de temps en temps, on se souvienne de son prénom en entier, c'était trop demandé sans doute. Elle secoua la tête. Perdre son temps, gâcher son énergie ? La jeune fille n'était pas du tout en accord avec ces idées. Elle voyait plutôt ça comme un moyen de partir du gymnase sans faire plus de dégâts que le tremblement de terre n'en avait déjà causé. Ann-Elizabeth se tourna vers lui, pour le rejoindre et débattre là dessus, c'était plus fort qu'elle. Comme toujours, elle devait se disputer avec lui, son opinion à elle comptait aussi bon sang. Qu'il tâche de s'en souvenir. Mais alors qu'elle fit un premier pas, un éboulement projeta des débris, et elle s'était protégé de ses bras le temps que cela passe. Elle toussa, de la poussière montant à ses narines et piquant ses yeux. Quand elle voyait enfin, elle se rendit compte que son ami était bloqué de l'autre côté des débris. Elle se précipita contre le tas de gravas et posa ses mains dessus, pour chercher une fissure, aussi infime aurait-elle pu être.

« Ann ! L’autre Gars ! Vous avez rien ? »

- Tomo ! Tomo !

Elle se laissa tomber à genoux devant le tas de gravas, fatiguée. Son genoux allait au moins un peu mieux, c'était déjà ça pour elle. Elle entendait
résonner les coups de pieds de son ami, et ça lui faisait encore plus d'entendre ça. On aurait cru un mauvais film. C'était précisément le genre de chose qu'on ne pense jamais avoir à vivre un jour. Elle se frotta les yeux, son visage était sale de poussière et ses mains aussi. Elle se releva péniblement, tentant de ne pas forcer sur son genoux. Et puis la voix du garçon aux étoiles s'était fait entendre.

- Ça va, Ça va! On va chercher un moyen de te rejoindre, et la sortie! On te laissera pas tomber!

Ann-Elizabeth jeta un regard inquiet vers le tas de débris qui formait la cloison. Elle se frotta le bras et retourna auprès de l'autre garçon, l'air profondément perturbée. Elle hocha la tête et répéta pour elle-même, qu'ils ne le laisseront pas tomber. Elle observa le garçon aux cheveux bleus, et sentait son rythme cardiaque s'emballer.

- On va voir les pièces d'à-côté, peut-être y a t-il un passage qui nous permettra de retrouver ton ami. Ensuite, on va chercher une sortie. Mieux vaut ne pas prendre l'idée des fenêtres pour l'instant.

- Oui, je te suis, c'est la meilleure chose à faire.

-Reste là où tu es! Il vaut mieux qu'on sache que tu es là, pour pouvoir mieux te retrouver! Mieux vaut ne rien tenter seul!

Il avait dit cela à l'intention de son ami Tomo, mais le connaissant, il n'allait pas attendre sagement qu'une fille angoissée et qu'un garçon dont il ne sait rien ne viennent l'aider comme dans un film de zombies. Et sans savoir pourquoi, certainement par stress et émotion, elle ne s'était même pas rendu compte, que sa main, s'était tendrement posée dans celle du garçon aux étoiles.

Raphaël avait senti quelque chose dans sa main. Il baissa les yeux et vit que c'était Ann, enfin Ann-Elisabeth, puisqu'il le savait maintenant, qui avait glissé sa main dans la sienne. Il s'arrêta net de réfléchir, la situation actuelle, dramatique, avait disparue. Il était pétrifiée... Mais son esprit reprit bientôt le contrôle. il serra la main de la jeune fille, un geste à la fois tendre et rassurant. puis il se mit en route vers une porte tout près d'eux. Il savait qu'il n'y avait aucun de moyen de sortir du gymnase par là, mais il avait promis au garçon de d'abord le retrouver. Comme il la tenait toujours par la main, la jeune fille fut obligée de le suivre. Il ménageait son pas, car il savait Ann blessée au genou. Une pensée le traversa rapidement, mais de toute évidence, elle s'avérait irréalisable: La porter sur son dos. Il soupira. Si seulement son dos n'était pas blessé... Il aurait pu simplifier la progression de la fille aux cheveux rose.. Tant pis, il faudra que tout le monde aille à pied. peut-être que son dos se rétablira en cours de chemin, en tout cas, ça n'était vraiment pas du tout le cas pour l'instant.. Enfin, il passa la porte, et se retrouva dans un couloir, en gravas par endroit. Il y avait 4 portes, deux de chaque côté.. En fait, il y en avait beaucoup plus, mais.. Le tremblement de terre avec fait s'effondrer le plafond du dessus, et le passage était impossible à emprunter. Les deux portes de gauches menaient à des vestiaires. Fermés sûrement. De toute manière, ils n'avaient rien à y trouver. Sur la droite, il y avait deux autres portes, ainsi que la continuité du couloir.. Raphaël se dirigea d'abord vers la première porte de droite. Il ne connaissait pas vraiment se bâtiment, mais bon, il ne fallait pas être un génie pour voir que c'était la meilleure possibilité pour atterrir là où la garçon aux flammes était sensé rester. Bingo! Ils étaient arrivés dans un petit bureau, pour les profs de gym, et il y avait une porte, possédant une petite fenêtre ou hublot, par lequel on pouvait voir la partie de la salle de sport où il était resté coincé.. Seulement, elle était bloquée par une partie de l'estrade servant aux matchs de basket, pour le public, qui était tombée. Raphaël cogna de toutes ses forces dedans, son dos le ressentit bien fort...Il ne parvint qu'à dégager un tout petit peu la porte. Mais ça lui convenait. Il se pencha doucement, car ses vertèbres ne lui autorisaient pas de mouvement plus grand, et d'un coup vigoureux du pied à travers la petite ouverture, il envoya valser l'estrade qui gênait. La porte, libre, s'ouvrit doucement. Et là.. Il se rendit compte que le garçon n'était plus là. Il n'y avait pourtant pas de moyen de sortir par son côté à lui.. Pourtant, il maîtrisait les flammes, pas l'invisibilité ou le passage à travers les murs! Puis, ils virent par où il était passé.. les conduits. Raphaël, intérieurement, jurait. Il aurait tout démoli.. Il voulait qu'il crève là tout seul.. La colère montait en lui, presque de la fureur, de voir que l'autre n'en avait fait qu'à sa tête, et que si il était resté, ils auraient été tous ensemble. Mais, vue de dehors, il paraissait simplement surpris. Sa colère ne se voyait pas du tout de là. Tant mieux.

Encore des paroles légères, alors qu'il était hors de lui. Au fond, ses paroles le calmaient lui-même. Il sentait son rythme cardiaque se poser.. Mais il sentit une profonde culpabilité.. Parce qu'ils auraient pu suivre sa trace à travers les conduits.. Seulement, sa colonne vertébrale trop endolorie, il en aurait été strictement incapable. Ann, avec son genou, aurait pu le faire, car les mouvements étaient peu brusques.. Mais lui non. Il espérait vraiment qu'elle ne s'en rendrait pas compte, cela pourrait amener un questionnement embarrassant..

Elle ne réalisait même plus où ils étaient. Coincés dans ce gymnase par ce satané tremblement de terre. Et si elle n'y pensait même plus, c'était sans aucun doute à cause de la nouvelle tendresse qui couvrait maintenant les lieux et l'atmosphère. C'était un peu fleur bleue, sans doute, mais elle l'était de toute façon un peu. Seulement, quand elle sentait sa main serrée dans celle du garçon aux cheveux bleus, elle se sentait heureuse. Malgré ce qui se passait en ce moment même, malgré que les trois étudiants soient séparés, malgré qu'ils ne savaient même pas, si ils sortiraient ensembles du gymnase un jour. Alors, elle le suivait sans rien dire, préférant que tout se passe ainsi. Elle pensait l'embêter, être une gêne, avec son genoux abîmé. Donc, elle ne disait plus grands chose, et forçait sur sa jambe pour suivre le rythme de marche, afin d'aller un peu plus vite. La jeune l'avait donc suivie, sans pouvoir se résoudre à serre moins fort leurs mains qui étaient maintenant l'une dans l'autre, et elle aimait se rappeler, que c'était sa peau, qu'elle pouvait toucher et caresser du bout de ses doigts. Celle de ce garçon, dont les yeux lui rappelaient chaque étoile d'un ciel de nuit.

Avant qu'elle ne s'en était rendue compte, ils étaient arrivés dans un couloir. Elle observa les alentours, et continuait de suivre le garçon dans sa route. Finalement, ils prirent une petite pièce, qu'elle connaissait bien, même si elle ne faisait pas partie du personnel. Le garçon avait, comme elle, comprit qu'une estrade barrait le chemin vers son ami aux flammes. Elle s'était dirigée vers celle-ci, mais le garçon qui l'accompagnait l'avait dépassée et s'était littéralement défoulé dessus, pour ainsi dire. Elle l'observait, se sentait totalement inutile avec son genoux blessé, capable de peu de chose finalement maintenant. Elle le regarda faire, et remarqua qu'il avait l'air de souffrir grandement. Elle cru comprendre, et une fois la porte libre, ils s'engagèrent dans le côté du gymnase, qui se trouvait, être vide, finalement, elle eu un sourire.

-Eh bah.. J'espère qu'il a trouvé une sortie. Ou qu'on tombera sur lui lors de nos recherches.. Si on sort avant lui, et qu'on ne l'a pas retrouvé, il faudra signaler ça aux secours.. Prions pour qu'il ne fasse rien brûler..

- C'était certain qu'il n'allait pas rester là à entendre, c'est tout lui ça, bien trop fière pour se faire aider par un inconnu et une fille.

A ces mots, elle lâcha sa main, oui qu'elle avait discrètement reprise depuis , et leva les yeux vers les conduits. Elle aussi, avait remarqué qu'il n'était possible que de passer par là, et elle décida de s'y rendre. Son genoux allait un peu mieux, et puis au pire, ça frotterait contre le métal, rien de bien grave. Elle ferma les yeux, et usa de son pouvoir, des oreilles de chauve souris remplaça les siennes. Et ses yeux, aussi. Elle ne se tourna pas, ne voulait pas se montrer comme ça, même si ses cheveux, ne pouvaient cacher une telle métamorphose. Et elle sauta pour s'accrocher à l'entrée du conduit, y pénétrant péniblement, avec son genoux abîmé.

-Bon, on devrait chercher la sortie maintenant. Enfin, d'après ce que j'ai compris, les sorties "normales" sont toutes bloquées.. On devrait voir si des issues se sont créées. Et je pense qu'en assemblant quelques meubles ou autres, on pourrait accéder à des pièces à l'étages en grimpant. Voir ce qu'il serait possible de faire là-haut!

- Non, toi, cherche la, moi je vais essayer de le retrouver, je ne veux pas sortir sans lui, et en plus ça le vexerait comme un poux. Grâce à mes oreilles, je vais pouvoir repérer le moindre bruit, et j'ai une bonne vision nocturne maintenant. Si tu veux m'attendre, libre à toi, je vais à l'autre bout, et si je ne le trouve pas au bout de dix minutes je reviens d'accord ?

Elle posait une question mais sans lui laisser vraiment le choix. Elle voulait retrouver son ami, pas sortir sans lui. Elle tenait trop à lui, c'était peut-être stupide, mais c'était comme ça. Elle baissa les yeux, et soupira. Puis se tourna, vers l'intérieur du conduit, commençant déjà à sentir les plus petits bruits, ceux que personne ne pouvait entendre, sans son pouvoir à elle. Elle grimaca, cela faisait toujours autant mal aux oreilles. Trop sollicitée de toute part, c'était épuisant. Elle commença à ramper dans le conduit, et sa voix y résonnait encore.

- Et surtout ménage ton dos...

Et elle disparut de son champs de vision. Puis, elle arriva au bout du conduit, et glissa en dehors, maintenant à l'autre bout. Et au même instant, une violente secousse se fit. Elle perdit l'équilibre, et se cogna contre des débris. La plafond avait en partie céder juste devant elle. L'accès au conduit bloqué. Elle écarquilla les yeux et retenu un cri d'angoisse. Elle respira au mieux pour se calmer, et se mit à réfléchir. Avec son pouvoir, elle pourrait peut-être pousser tout ça. Mais le stress faisait monter la peur, et elle avait du mal à penser calmement. La jeune fille, prit une grande inspiration, oui, elle en était capable, elle retournerai de l'autre côté, par ce fichu conduit.