*Mon code couleur est #DEA79C*

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu d’autre habitation que la vieille maison de ma grand-mère située à la campagne. J’avais beaucoup voyagé ces derniers mois, mon aïeule m’ayant laissée à mon sort et voilà qu’enfin j’allais pouvoir me poser quelque part. Cette idée m’enthousiasma : j’adorais voir de nouvelles choses. Curieuse, j’entrai dans ce hall tout en bleu. J’avais toujours eu horreur de cette couleur, mais il n’était pas le moment de se plaindre. Je le traversai, transportant ma valise qui renfermait quelques affaires du bout de mon bras gauche. Il n’y avait personne, ce qui avait le don de me mettre mal à l’aise… Je m’imaginai ensuite ce qui était pour moi le pire des scénarios possible : est-ce que je devrais visiter l’école seule ? J’avais horreur d’être sans compagnie d’êtres humains, cela ne me mettait pas en confiance.
Je portais une jupe rose pâle, plissée et un haut de couleur jaune plutôt douce aux coutures vertes. J’aimais beaucoup ces couleurs même si certains ne les appréciaient pas, mais après tout, les goûts sont différents. C’était, je dois l’avouer, une tenue plutôt légère, mais le froid ne m’atteignait bien heureusement pas. Je m’avançai encore un peu dans la salle, gagnant peu à peu son cœur. Je ne voyais vraiment personne et tout ce bleu commençait à m’écœurer. Je lançai donc à tout hasard, en espérant qu’on allait me répondre :
« _ Quelqu’un est là ? »
J’attendis quelques secondes et comme je le craignais, aucune réponse atteignit mes oreilles. C’était bien parti, j’allais devoir explorer seule les murs de cet établissement qui m’était inconnu. L’accueil de cette école refroidit quelque peu mon enthousiasme du début, au point de commencer à me faire angoisser. Alors, de ma voix sucrée et féminine, j’essayai une nouvelle fois d’attirer l’attention pour avoir la certitude de ma solitude :
« _Personne ? »
Mes cheveux s’étant placés sur mon visage, je passai les mèches qui cachaient mes yeux bleus derrière mon oreille droite. Je n’avançai plus depuis un moment déjà, ne sachant tout simplement plus où aller.

Spoiler:

Cela fait à peine deux jours que je suis arrivé dans cette académie et je connais et par coeur cette endroit. Je me promenais donc tranquillement, enthousiasme et en sifflotant dans la paisible académie. Je croisais de temps en temps quelques élèves qui me disaient bonjour. Je me suis levé assez tard, je ne sais pas s'il y a eu cours, mais ce n'est pas grave.
J'ai parcouru presque toute l'académie pour arriver dans le hall d'entrée. Il n'y a pas un chat. Je souffla et m'arrêta près de la porte. Bon, puisque je suis au bout, vaut mieux rebrousser chemin. Je bailla, j'étais tout à coup submergé de fatigue. Je marcha pour arriver dans un coin près de la porte. Je glissa contre le mur pour m'asseoir. Je sortis mon MP4 de ma poche et y brancha mes écouteurs. Je décida alors d'écouter du Akiko Suwanai. C'est ma violoniste préférée. Je rêve depuis toujours de devenir aussi fort qu'elle. Je joue du violon, certes, je fais surtout beaucoup de fautes.
J'étais détendu à l'écoute du violon qui envahissait mon cerveau. Je m'assoupissais doucement quand soudain la porte s'ouvrit et faillit me percuter. Je sursauta et essaya de regarder le nouveau venu. Je ne pus distinguer son visage à travers la vitre, mais cette jeune femme possédait une magnifique chevelure blonde. J'ai froid pour elle. Elle est habillée vraiment légèrement. Moi, je porte une chemise blanche, une veste noir et un pantalon noir. J'ai aussi ajouté une écharpe noire et un bonnet noir avec des oreilles de chat que j'avais acheté au Japon. Je bailla encore.
- Quelqu’un est là ? demanda-t-elle.
J'étais là, mais il y avait trop de musique dans mes oreilles pour que je réponde. La fille avança un peu, ça se voit, elle se sent seule. À vrai dire, quand je suis arrivé dans le hall désert, je me sentais aussi seul. Une nouvelle chanson commence, mélancolique. Je n'avais pas trop envie de me lever et je me força comme même. Je vis les lèvres de la jeune femme s'animer encore une fois :
- Personne ?
Elle ne bouge plus. Je m'approcha d'elle d'un pas léger, pour être juste à côté. Je leva la tête et souris, puis je la baissa. J'enlevais mes écouteurs et éteignit mon MP4. C'est presque la seule chose de valeur que j'ai pu m'acheter. Je le range dans sa chaussette avec le héros principale de One Piece dessus : Luffy. Je suis fan de cet anime! Malheureusement, on m'a dit qu'en France il sont en retard sur les épisodes. Je mis ensuite tout ça dans ma poche.
- Salut! dis-je amicalement.
Je souriais et lui fit un signe de ma main. Je pus enfin voir ses yeux qui sont d'un bleu fantastique comparable à l'océan. Je n'aime pas trop les miens qui sont d'un rouge doux et peux naturel. Mes cheveux étaient plaqués contre mon visage à cause de mon bonnet. J'espère ne pas lui avoir fait trop peur, je ne suis pas méchant! Enfin, je ne pense pas l'être!

Alors que je commençais à angoisser de cette académie qui me semblait peu amicale, j’entendis une voix que jugea masculine dire :
« Salut !, me disait-elle. »
Celle-ci me fit sursauter et je me retournai immédiatement pour voir le jeune homme. Il semblait être présent depuis pas mal de temps mais je n’avais pas senti sa présence, ce qui me troubla. Il me souriait tout en me faisant un signe de la main, ce qui changea rapidement mes sentiments envers cette école. Comme à mon habitude, je lui rendis ce sourire en arborant fièrement mes dents blanches. Contrairement à la plupart des gens, lorsque je souriais celui-ci ne s’effaçait pas, redessinant ainsi les traits de mon visage pour un bon moment. J’estimai son âge aux environs de quinze ans, voir même seize mais difficilement plus. D’ailleurs, avec mon mètre soixante-seize, j’étais plus grande que lui : je trouvais ça mignon mais ne lui fait pas remarquer, de peur qu’il soit vexé. La première chose qui attira mon regard fut ses yeux. J’avais toujours admiré les yeux aux lueurs rouges et les siens ne faisait pas exception : je les trouvais simplement envoûtants. Seulement, ses cheveux les cachaient un peu, et c’était une chose dont j’avais horreur : qu’on ne voit pas la base des sentiments, les yeux. De façon à être plus à l’aise, je portai à l’aide de mes deux mains ma valise, la plaçant ainsi devant moi. De ma voix naturelle enjouée, je lui répondis, rassurée :
« Oh ! , m’empressais-je de répondre, j’ai bien cru que j’étais seule… »
J’inspectai ses vêtements. Il était habillé plutôt sobrement, tout de noir et de blanc. Je n’appréciais pas le noir, seul les couleurs vives ou claires m’attiraient. Je remarquai également son bonnet avec des adorables oreilles de chats. J’aimais toute les choses mignonnes, et celui-ci en faisait partie, même si à mon gout cette sombre couleur n’était pas vraiment adéquate. Comme d’habitude, je ne lui laissai même pas le temps de me répondre et j’ajoutai de ma voix douce et sur un ton qui se voulait ironique :
« Il y a toujours autant de monde ici ? »
Je m’étais beaucoup retenue, car si je ne l’avais pas fait j’aurais pu raconter beaucoup de choses n’ayant aucun rapport avec la situation. J’espérais qu’il était plutôt tolérant : je ne voulais pas qu’il se lasse déjà de moi.

Elle souriait à son tour. C'est une des rares personnes à ne pas avoir honte montrer ses dents quand elle sourit. Je souris alors à mon tour. Elle prit sa valise et la mit devant elle. Elle a l'air si gentille. Je n'ai rencontré que des gens sympathiques depuis mon arrivée. Suis-je au paradis? Est-ce un rêve? J'ai toujours été rejeté, au point que j'en devienne sauvage et ici, je me sens tellement... bien!
- Oh ! J’ai bien cru que j’étais seule…
Elle avait l'air de dire cela tristement, peut-être était-elle heureuse de ne pas être seule. Personnellement, j'en avais marre d'être tout seul dans mon coin à écouter de la musique pour ne pas déprimer. Je hais la solitude, ça peut vraiment me rendre fou. Aaah! Que dire, que faire? J'aime beaucoup papoter, mais avec ma nature un peu sauvage, je vais peut-être lui faire peur... Mais, je n'eus pas le temps de répondre, car la jeune blonde s'en chargea :
- Il y a toujours autant de monde ici ? dit-elle avec ironie.
Je m'étais alors permit de rire. Je vois qu'il n'y a pas que moi qui est ironique ici. Et toi, ma rouquine, tu aimais ça, tu aimais mes remarques débiles. Comment t'oublier? Ce n'en est pas question! Car jamais je ne t'oublierais, même si ta mort me fait mal, je ne peux pas t'effacer, non, ce serait injuste de te faire ça.
- Oh oui, il y a tout le temps une tonne de monde ici! continuais-je sur le même ton.
J'aime faire de nouvelle rencontre. Pour l'instant, je ne savais pas trop qui elle était. J'hésitais à lui demander son prénom. Je suis assez timide et j'aimerais l'être moins. Cette timidité m'a empêchée de faire tant de choses... Ne reparlons pas du passé, c'est mauvais.
A-au fait, je m'appelle Jun, et toi ? C'est quoi t-ton nom? balbutiais-je ridiculement.
Je suis tellement stupide... Je bégaie juste en lui demandant son nom! Bref, maintenant, c'est fait, je ne peux plus revenir en arrière.

Je le vis rire. J’aimais bien que les gens rient lorsqu’ils étaient en ma compagnie, ça me donnait l’impression qu’ils me faisaient confiance, ce dont j’avais besoin. Personnellement, je riais rarement. C’était quelque chose que je n’arrivais tout simplement pas à faire. En observatrice, je remarquai dans son regard quelque chose qui m’inspirait la douleur, mais vu que je me faisais très souvent des films, je n’y prêtai pas attention, d’autant plus qu’il me répondit sur le même ton ironique que j’avais employé.
« Oh oui, il y a tout le temps une tonne de monde ici !, me disait-il. »
Je levai les yeux au ciel pour montrer mon amusement. Mes cheveux recommençaient : à chaque fois que je faisais un mouvement trop brusque de la tête, ils se replaçaient devant mes yeux. Mes deux mains étant occupées, je ne pris pas la peine de les remettre normalement et je les laissai, du moins pour l’instant, sur mon visage. J’allais m’apprêter à répondre lorsque d’un ton peu confiant, il continua dans la conversation.
« A-au fait, je m’appelle Jun, et toi, c’est quoi t-ton nom ?, me questionnait-il. »
J’aimais bien le prénom Jun. Je n’avais jamais vu de personne portant ce prénom : en Amérique il n’y avait pas beaucoup de personnes qui se nommaient ainsi. Personnellement, je portais un nom qui dans mon pays natale, les Etats-Unis, était utilisé pour le sexe masculin. Je portais donc un prénom de garçon et pour cela il fallait remercier ma défunte mère (c’est du moins ce que m’avait dit ma grand-mère). Néanmoins, du ‘tac au tac’ je lui répondis :
« Jun ? C’est joli ! … Moi je m’appelle Andy, lui dis-je en affichant toujours mon grand sourire, Andy Efferson. »
Mes cheveux commençaient à m’agacer : je ne voyais rien. Je lâchai donc ma valise afin de la porter avec ma main droite, et je passai la mèche rebelle derrière mon oreille droite. Sur mon poignet gauche, je portais une marque noire qu’on voyait assez bien, représentant une lettre grecque suivie de deux triangles se faisant verticalement face. Je ne savais pas vraiment d’où cela provenait. Dans mon habitude de trop parler sans laisser les gens en placer une sauf quand je le souhaitais, je continuai sans vraiment réfléchir, dans ton plutôt enfantin :
« J’ai l’impression que cette école est vraiment grande… Tu crois qu’on peut s’y perdre ?, lui demandais-je. »
Je n’arrivais pas à me contrôler : mon côté puéril ressortait trop souvent, sans vraiment que j’y fasse attention. À ce moment d’ailleurs, dans un élan d’innocence, je n’avais pas remarqué que ma phrase aurait pu être vue comme celle d’une personne immature.

Elle n'avait pas l'air de me trouver stupide... ou peut-être le cachait-elle. J'ai cas lire dans ses pensées... Jun, s'il te plait ne lis plus dans les pensées de autres... je t'en prie... C'est ta voix... alors... si ce souvenir me revient maintenant, c'est que tu es vraiment dans mon coeur, en ce moment. Tu as raison, je n'aurais jamais du penser à ça... je m'en veux tant! C'est si intrusif, je te jure ma rouquine que je n'aurais plus jamais d'idées pareilles! Je ne suis pas un mauvais garçon, je ne dois pas profiter de ce pouvoir. Je ne le ferai qu'en cas extrême!
- Jun ? C’est joli ! … Moi je m’appelle Andy, Andy Efferson, me souriait-elle.
Je rougissais encore un peu en souriant et en passant ma main derrière ma tête. J'en avait fait autant pour Katsushiha. Je lui avait dit qu'elle avait un joli prénom. Andy, c'était original et typiquement américain. Merci, le tien aussi est joli! réussis-je à lancer entre ses deux phrases. Tout à coup, Andy lâcha sa valise et dégagea une de ses mèches de cheveux derrière son oreilles. Je vis sur son poignet cet étrange marque faite de triangle et lettre grecques. Mon attention fit prise par celle-ci. Mes yeux restèrent fixés sur ce marque plus qu'étrange.
- J’ai l’impression que cette école est vraiment grande… Tu crois qu’on peut s’y perdre ?
Complètement obsédé par cette marque, je n'avais pas remarqué que Andy me parlait et n'avait entendu que le dernier mot. Alors je leva les yeux vers son visage et la regarda comme si j'étais sortit de la lune.
- Qu'est-ce qu'il y a ? dis-je ridiculement.
Elle devait croire que je m'en foutais d'elle, mais ce n'est pas cela! J'ai fait une erreur, c'est ça, ma rouquine? Aaah, j'aimerais tant être parfait... mais comme dit le proverbe : "Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle a bien plus de prix que les perles". Même si je ne suis pas une femme, cette citation marche pour beaucoup de choses.

Il ne regardait plus mon visage. Je n’y avais pas vraiment prêté attention jusqu’à ce que Jun relève sa tête et d’un air plutôt surpris me dise :
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
C’était plutôt à moi de poser cette question. Qu’est-ce qu’il y avait qui le perturbait ? Je passai alors mon regard vers la chose qui regardait et je tombai sur mon poignet. J’aurais dû m’en douter, il inspirait souvent la curiosité même si la plupart du temps je me débrouillais bien pour le cacher. Allait-il avoir peur de moi à présent ? Après tout, cela pouvait étonner de voir quelqu’un avoir un oméga écrit en lettre capitale suivit de deux triangles, seulement je doutais qu’il allait me fuir pour ça. C’est vrai, je ne devais pas m’inquiéter pour ça : comme d’habitude, j’allais faire la chose que je détestais faire, j’allais mentir en disant que je me l’étais fait tatouer à mes quatorze ans. Je reportai le plus rapidement possible mon regard vers lui, perdant instantanément mon sourire, remplacé simplement par une ouverture de ma bouche. Je décidai de feindre l’ignorance.
« Tu ne m’as pas entendue ?, lui répondis-je. »
Je doutais que ce que je venais de dire était très crédible vu que je n’étais pas une très bonne comédienne et que je savais très bien l’origine de son trouble. Mais était-ce vraiment la marque sur mon poignet qui l’avait déconcentré ? Je n’en étais plus vraiment sûre. Je repris mon sourire : je me sentais mieux lorsque je l’avais. De plus, je ne pouvais laisser ma phrase ainsi, et il fallait que j’ajoute quelque chose pour paraître plus crédible.
« Tout va bien ?, disais-je avec une fausse innocence. »
J’étais quasiment sûre qu’il allait me dire que oui. C’est ce que la plupart des gens auraient dit en tout cas. Instinctivement, je passai mon bras gauche derrière mon corps, ma main tenant mon bras droit. Quelle idiote ! Pourquoi n’avais-je pas pris garde à le cacher ? La réaction des autres personnes étaient pourtant très prévisible, je n’étais pas vraiment du genre à abîmer ma peau avec tous ces tatouages ou piercings et ça se voyait.

Ah, je n'avais pas été super sur ce coup. Bon, on va avoué, j'ai été complètement con. Du coup, Andy ne sourit pas... pas pour l'instant.
- Tu ne m’as pas entendue ? me répondit-elle
Ah... euh... Je ne savais plus quoi dire et me tus. Je me sentais mal, j'allais lui mentir en... mentant! Ouais, mais quel mensonge inventer? Je suis complètement débile, en plus, je ne sais pas mentir... Je réfléchissais... qu'aurais-tu fait à ma place, ma rouquine... tu dois tant m'en vouloir, je vais mentir.
-Tout va bien ?
Elle passa son bras derrière elle. Je le remarqua, mais ne lui en fis pas la remarque. C'est vrai que cette marque m'intriguait... mais, j'aurais du lui dire... ou pas. Si je lui avait demandé ce que c'était... ça aurait pu être n'importe quoi! Un mauvais souvenir, un délire. Même s'il y avait peu de chances que cette marque touche un moment dur de sa vie, je ne voulais pas prendre le risque.
Désole, j'avais un peu la tête dans les nuages! répondis-je gentiment à mon tour.
J'essayais de sourire, ce qui était dur vu qu'Andy n'était pas en train de le faire. Je n'arrivais pas trop à sourire quand la personne avec qui j'étais ne souriais pas elle-même.
Euh... tu veux qu'on aille poser ta valise à la vie scolaire? demandais-je avec politesse.
J'avoue lui avoir demander pour changer de sujet et je sais que ce n'est pas cool. Mais, vraiment, c'est embarrassant de dire que je regardais son bras, c'est débile.

J’attendais sa réponse, me demandant s’il allait continuer sur ce sujet ou l’éviter. J’aurais personnellement préféré qu’il l’évite, je n’avais pas grand-chose à dire sur cette marque.
« Désolé, j’avais un peu la tête dans les nuages !, dit-il en guise de réponse. »
J’étais satisfaite. Il n’allait pas me poser de questions, même si je m’étonnais moi-même de refuser qu’on me parle d’un sujet. Habituellement, cela ne me dérangeait pas… Enfin, je ne discutais que très peu avec des personnes de mon âge, et c’était sûrement ça qui m’empêchait d’en parler. Avais-je peur du regard des autres ? Je ne vois pas pourquoi j’en aurais peur, après tout je devais faire avec. Mes propres réactions m’étonnaient, ce n’était pas moi. Il fallait que je me reprenne, et voyant qu’il peinait à me sourire, je renforçai avec honnêteté le mien. Il continua dans ses paroles.
« Euh… Tu veux qu’on aille poser ta valise à la vie scolaire ?, demandait-il. »
’Une vie scolaire' ? C’est quoi ça ? J’avais l’impression d’être hors-sujet. Il me parlait de quelque chose que je ne connaissais pas. Grand-mère avait dû oublier de me parler de ça… J’aurais dû plus me renseigner sur les écoles, académies… Mais bon, je ne pouvais pas tout savoir, je m’étais toujours imaginée l’enseignement, sans pouvoir y goûter. J’avais donc sûrement de fausses idées à ce propos. Je n’osais pas lui demander ce que cela signifiait, et j’optai pour comme si je savais ce que c’était. Je notais qu’il avait utilisé le pronom ‘on’, ce qui voulait dire qu’il n’avait pas l’intention de me laisser m’y rendre seule. Tant mieux, vu que je ne voulais pas sans compagnie de quelqu’un.
« Hmm, oui je veux bien !, lui avais-je répondu. »
C’était pour poser ma valise et je me posais beaucoup de questions. Mais qu’est-ce que cette vie scolaire allait en faire ? À quoi cela pouvait bien servir ? Etions-nous obligés d’y aller ? On verra bien…
« C’est loin ?, ajoutai-je pour meubler la conversation. »
Je ne me posais pas vraiment la question, mais la réponse m’intéressait quand même. J'avais toujours mon bras gauche planqué dans mon dos, mon autre bras étant occupé à tenir ma valise.

Ah, elle ne sait pas ce que c'est la vie scolaire? Moi non plus je ne savais pas ce que c'était à mon arrivée. Au fait... c'est quoi la vie scolaire? J'ai juste comprit qu'ils prennent notre valise et l'amène à notre chambre, mais le reste... kézako? Peu importe, je n'allais pas me faire passer pour un débile en l'amenant dans un endroit dont je ne savais pas l'utilité...
- Hmm, oui je veux bien ! me répondit-elle.
Bon, maintenant, tu ne peux plus renoncer mon p'tit gars. Je voyais bien qu'Andy se posait beaucoup de questions, mais comment y répondre... Je n'ai pas le droit de lire dans les pensées et je ne recommencerais pas, je te le promets... Je me forçais alors à ne pas lire dans ses pensées, je devais contrôler cette brûlante envie.
- C’est loin ? ajouta-t-elle.
Ce n'était pas très loin, non... Je connais cette académie comme ma poche à présent. C'est mon habitat, et mon plus bel habitat... Repenser à la rue me faisait un peu mal au coeur. J'avais toujours rêver de partir loin, de faire un long voyage! Mais cela s'est réalisé et je t'ai rencontrée ma belle rouquine!
- Non, pas trop. Quand tu y déposeras ta valise, ils te l'amèneront dans ta chambre.
Je souriais. Je suis un peu coincé, mais, est-ce un défaut? En tout cas, ce n'est pas une qualité!

[Sorry, c'est un peu court...]

[Pas de soucis ^^]

Avant d’entendre sa réponse, une mèche de mes cheveux retomba sur mon visage. Mes cheveux étaient énervants sur ce point-là, je l’accorde.
«Non, pas trop. Quand tu y déposeras ta valise, ils te l’amèneront dans ta chambre., me repondit-il. »
Il venait donc de m’éclaircir sur le destin de ma valise, un peu trop vide à mon goût d’ailleurs. Histoire de revoir un peu parmi tous ces cheveux rebelles, je mis mon bras le long de mon corps, basculant mon sac dans ma main gauche pour ne pas réexposer la marque de mon poignet, et passant mes doigts fins dans mes cheveux pour replacer ceux sur mon visage derrière mon oreille. Il ne disait plus rien. Je ne lui laissai pas le temps d’ajouter une quelconque chose à sa phrase :
« Ah, d’accord !, dis-je avec enthousiasme. »
Une vie scolaire qui s’occupait d’apporter les valises dans les chambres ? C’était nouveau pour moi. Je considérais ce geste venant de leur part comme agréable pour l’étudiant, un acte de bienveillance : pour un élève, de pouvoir se débarrasser de sa valise pour pouvoir faire d’autre choses ’importantes’ était plutôt pratique. Est-ce que ça leur faisait plaisir d’apporter les valises dans les chambres ? Je ne voulais pas profiter de la gentillesse des autres et après tout, si cela les agaçaient je l’aurais apporté à mon dortoir moi-même, je m’en serais même donné à cœur joie. Alors, je me retournai pour commencer à marcher, lui faisant dos. Seulement là, je me rendis compte d’un détail : je ne savais pas l’itinéraire pour atteindre la vie scolaire. Comment avais-je pu commencer ma marche sans savoir par où passer ? J’en avais presque honte, ce qui me gênait. J’étais trop facilement mal à l’aise, ça m’agaçait.
« Par où devons-nous aller ?, lui demandais-je en conséquent. »
Je m’étais retourné pour le voir, je ne parlais jamais aux gens le dos tourné, et j’avais horreur qu’on me fasse ça, donc je ne le faisais pas. Mon sac était toujours porté par ma main gauche et je lui adressai un grand sourire dévoilant de nouveau mes dents blanches et bien alignées. Je lui laissais un peu de place pour qu’il passe devant moi, lui permettant ainsi de me montrer le chemin.

Elle repassa ses doigts dans ses cheveux. Voilà pourquoi je ne veux pas voir les cheveux longs. Bon, je ne peux pas me comparer à elle, vu que je suis un garçon, mis je pense que ça rendrait le même résultat sur moi.
- Ah, d’accord ! dit-elle avec enthousiaste.
Je lui répondis en souriant. J'aime les personnes enthousiastes. Ouais, toi aussi tu l'étais ma rouquine, tu savais que tu allais mourir et tu souriais toujours, tu souffrais, mais tu souriais. Aah, tu me manques tant... Et puis, au fur et à mesure du temps, j'oublis ton visage comme j'ai oublié cette légende pour laquelle je vis... Ooh... j'y pense... si c'était toi celle que je cherche depuis toujours? Alors, je m'en voudrais pour toujours, parce que je t'ai laissé mourir. Pendant que je songeais, Andy a avancé. Où va-t-elle? Elle me fuit?
- Par où devons-nous aller ?
Je souriais, elle était partie sans savoir où c'était! Je me dirigeais alors vers elle en courant un peu. Je la regardais, mais j'avais l'air minable. Andy est bien plus grande que moi, on dirait qu'elle me regarde de haut. Je rougis un peu.
- Tu veux que je t'accompagne ? demandais-je gentiment.
J'espère que je n'avais pas trop précipité les choses comme avec Katsushiha. J'ai la nature de toujours m’inquiéter de la réaction des autres. Je souriais, j'espère qu'elle ne va pas de jeter...

Il me rejoignit en courant et en souriant pour s’arrêter devant moi, les joues légèrement rosies. Les miennes ne devenait jamais rouges, je ne savais pas trop pourquoi, je pense que c’était juste mon organisme qui était comme ça. Etait-il mal à l’aise ? J’espérais que non, car s’il l’était je l’aurais laissé seul, histoire se sente mieux. Je me demandais ce à quoi il pouvait penser. Ou alors, c’était simplement l’effort physique qui le faisait rougir. Peu probable.
« Tu veux que je t’accompagne ?, me demandait-il alors. »
J’avais cru comprendre qu’il comptait m’y emmener, mais cette question prouvait qu’il n’en avait pas eu l’intention. Ou alors, je cherchais le mal trop loin. Enfin si c’était le mal… Je n’arrivais pas à le voir dans les gens, et je ne savais pas à quoi il correspondait, justement. Qu’est-ce que c’était le mal ? Encore une question enfantine, comme toujours… Et en plus, sans réponses. Je pense quand même c’est subjectif, selon les personnes, que ce n’est pas propre tous. Je perdis un peu mon sourire : je n’avais absolument aucuns souvenirs de mes parents. Il fallait que je me reprenne : on m’avait déconseillé de penser à eux, je ne me souvenais de rien et c’était comme ça. Il ne fallait pas que je cherche plus loin. D’ailleurs, comment en étais-je arrivé à penser à eux ?
« Ah euh…, répliquais-je bêtement après quelques secondes. »
Bien sûr que je ne voulais pas y aller seule ! Traverser des couloirs inconnus me rassurait peu et si en plus j’étais seule, ça n’allait pas le faire. Et puis de toute façon, je préférai être en compagnie de quelqu’un que d’être seule. Chez beaucoup de personnes c’était l’inverse, enfin c’est qu’il prétendait en tout cas… D’ailleurs ma grand-mère m’avait dit de retenir qu’il était mieux d’être seul que mal accompagné. Comme si j’allais écouter cette futilité ! Je préférai être avec quelqu’un, qu’elle ne l’accepte ou non. C’était d’ailleurs un sujet de tension. D’ailleurs, je ne voulais pas le forcer à venir avec moi : j’aurais pu paraitre vraiment collante et peu de personnes aimaient les choses collantes. Mais en même temps, je ne pouvais pas lui dire que je ne le voulais pas : c’était mentir et il aurait pu se sentir rejeté, ce qui n’était franchement pas l’intention. Le mieux aurait été de le laisser décider.
« C’est comme tu veux !, continuais-je. »
J’avais repris un peu d’enthousiasme dans ma phrase, et mon sourire était de nouveau présent, dévoilant toujours mes dents. C’était sincère, je n’avais pas pu m’empêcher de le faire. Je me retenais d’ajouter ‘mais je préférais quand même que tu viennes‘ et, miracle, j’y arrivais ! C’était bien une des premières fois.

Moi, je souriais, gai et gentil. Elle, est avait perdu le sourire, ce qui avait le don de me mettre assez mal à l'aise. Je la regardais d'un air questionné. Qu'avait-elle? Non, je ne devais pas lire dans ses pensées. Je te l'ai promit ma rouquine. Comme le dit le proverbe latin "Errare humanum est, perseverare diabolicum". Au bout de quelques secondes d'attente, elle me répondit par :
- Ah euh…
Mince, je m'attendais à une autre réponse... Peut-être ne désirait-elle pas que je l'accompagne. Peut-être ne voulait-elle pas me blesser. Je me posais tellement de questions que mon cerveau en bouillonnait. Peut-être croyait-elle que j'étais un malfaiteur. Peut-être aimait-elle la solitude. Je détestais la solitude, j'ai été trop abandonné pour être encore une fois seul. Voilà pour la quelle j'ai vraiment très peur d'être seul, dans le noir. On s'était souvent moqué de ma phobie mais je n'y pouvais rien. J'étais atteint de l'achluophobie et de la claustrophobie. Et ce n'était pas un cadeau.
- C’est comme tu veux ! reprit-elle sur un ton enthousiaste.
Elle me redonna le sourire, je ne pouvais pas sourire quand la personne avec qui vous êtes ne sourit pas. Encore une fois, je n'y pouvais rien, j'étais comme ça. Ce n'est pas maintenant que je vais changer, ce n'est pas une personne inconnu qui me changera. Même une personne qui peut être des plus intimes avec moi ne pourra jamais, jamais me changer.
- Moi? Oh, ça ne me dérangerais pas du tout, au contraire ça me ferais très plaisir de t'accompagner! répondis-je avec enthousiasme.
Je lui fis un grand sourire. Je n'allais pas la laisser seule... a moins que... je ne sois trop collant à son goût...

J’avais remarqué qu’il peinait à sourire lorsque je ne souriais pas. Ça tombait bien puisque je préférais voir les gens sourire et qu’avec lui, je n’avais donc qu’à sourire moi-même pour être sûre qu’il puisse sourire. Bon, je doutais qu’il allait sourire toute la journée comme je pouvais le faire, mais c’était déjà un début.
« Moi ? Oh, ça ne me dérangerais pas du tout, au contraire, ça me ferais très plaisir de t’accompagner !, me répondit-il visiblement enthousiaste. »
Je ne pus retenir un soupir de soulagement. J’avais fait en sorte que Jun ne le remarque pas mais mes méthodes n’étaient pas infaillibles. Quel soulagement ! Je n’allais ni me promener seule dans ces couloir, ni me rendre à la vie scolaire sans guide et sans connaître personne, ce qui me rassurait. Je me pensais que dans ses paroles il était sincère et je pense que j’aurais, sur ce point, cru n’importe qui, qu’il inspire confiance ou non. C’est juste que dans ces cas-là, j’ai juste envie d’y croire. Oui, de croire qu’on ne veut pas me laisser seule, que je ne suis pas un poids pour personne, que ma compagnie n’est pas une gêne pour les autres.
« Tant mieux !, répondis-je à mon tour, Allons-y du coup. »
Il était toujours devant moi et durant cette conversation, je m’étais bien sûr arrêtée. Vu que notre destination avait déjà été choisie, je le dépassai, commençant à marcher. Cependant, je ne savais toujours pas par où aller. Ne voulant pas aller dans la mauvaise direction et imaginant que Jun savait où se rendre, je me stoppai et me retournai pour pouvoir le regarder. Je souriais toujours, sans montrer mes dents, l’invitant silencieusement à passer devant moi. Je serrais fermement ma valise, comme si j’avais peur de la lâcher ou qu’elle tombe. De plus, même si elle était plus vide que pleine, je ne voulais pas risquer qu’on l’ouvre, mais j’avais décidé de faire confiance à la vie scolaire.

Je suivais donc Jun de près, ne voulant pas risquer de le perdre de vu, chose qui me sembler peu probable. Nous traversions un couloir, marchant silencieusement avant d’arriver à un endroit où le jeune garçon à la chevelure blanchâtre s’arrêta. Il m’indiqua une petite salle non loin de là que je me mis à fixer.
« Tu veux bien aller leur donner ta valise? Je t'attendrais ici!, me dit-il. »
Je lui adressai un regard amical et hocha la tête, pour lui faire comprendre que j’avais compris ce qu’il venait de me dire. N’hésitant pas, je me dirigeai vers la porte calmement puis finis par entrer dans la pièce. Là, j’avais presque l’impression que les personnes présentes m’attendaient. Décidant au final de faire confiance, je leur donnai cette si précieuse valise.
J’avais toujours peur de faire quelque chose de mal, quelque chose pouvait risquer de mettre en danger une personne. J’hésitais presque à leur dire de ne pas l’ouvrir, mais après tout, lorsqu’on y réfléchissait, ils n’avaient aucune raison de fouiller dedans. J’avais presque envie de m’assurer qu’elle n’était pas dangereuse mais c’était trop tard, elle était déjà dans leurs mains.
Je sortis de la petite salle pour rejoindre le jeune homme. Il avait dit qu’il m’attendrait, et lorsque je le revis, je lui redonnai un sourire.
« Ca y est, j’en suis débarrassée ! Merci de m’avoir attendue., lui dis-je impulsivement. »
Je me demandais de la taille de cette académie… Elle me semblait immense ! Je me posais également si toutes les académies étaient semblables à celle-ci : bleues, grandes et quelque part mystérieuses… Lancées sur ce sujet, mes pensées s’emballèrent, me posant encore plus de questions : comment se passait les cours ? Comment faisaient les professeurs pour gérer les classes ? L’école était-elle ludique comme les leçons que me donnait ma grand-mère ?
Mais avant de visiter les salles de classes et autres, je souhaitais par-dessus tout visiter les endroits les plus époustouflants, ceux dans lesquels je passerais la plupart de mon temps parce que je m’y sentirais bien.
« Tu aimes un endroit en particulier ici ?, enchainais-je sans lui laisser le temps de répondre. »
Si je posais cette question, c’était bien sûr dans le but de savoir les endroits que les gens appréciaient, m’appuyant sur les goûts de Jun.

Jun, qui était appuyé sur le mur, se redressa. Je le regardai avec bienveillance, comme j’aimais le faire avec les personnes qui ne me semblaient pas mauvaises. Souvent, dans la rue, je souriais aux gens. Pas à n’importe lesquels, surtout ceux qui semblaient avoir besoin d’un sourire : les personnes qui déprimaient, qui étaient stressés, qui étaient tristes ou qui donnait simplement l’impression d’en vouloir un. Le jeune s’essaya la joue. Je le remarquai, mais je n’avais pas fait attention, je ne savais donc pas pourquoi il avait fait cela. Peut-être que simplement cet endroit l’avait démangé ?
« Mon endroit préféré, c'est l'observatoire., me dit-il. »
L’observatoire… C’était un endroit où logiquement, on observait. Mais la question que je me posai, c’était qu’est-ce qu’on y observait ? Les animaux et leurs développements ? Les plantes et leurs particularités, leurs vertus ? Ou alors je poussais ma recherche un peu trop loin. Mais un observatoire, ça pouvait tout être, non ? Si je lui demandais de quel type d’observatoire c’était, j’allais paraitre pour une enfant… Et c’était quelque chose que je ne voulais pas. Non, vraiment pas. J’étais grande maintenant. Je souriais toujours, comme si je ne pouvais plus m’arrêter.
« L’observatoire ? Tu peux m’y emmener ?, lui demandais-je tout de suite après qu’il eut fini sa phrase. »
Ca pourrait me faire découvrir un peu l’établissement, et c’était tant mieux ! Il fallait que je découvre cet univers qui allait être le mien jusqu’à la fin de mes études. Enfin, si tout se passait bien, mais je ne vois pas pourquoi quelque chose allait mal se passer. Je repassai ma main dans mes cheveux qui s’était de nouveau mis devant mes yeux, avant de lui lancer un regard qui lui demandait s’il voulait bien ou non.
Logiquement, j’espérais y aller : si quelqu’un aimait cet endroit, il devait être un minimum accueillant. Est-ce que même dans cet observatoire, les murs étaient bleus ? Est-ce que toutes les pièces d’ici étaient bleues ? Est-ce que j’allais devoir vivre avec cette affreuse couleur bleue pendant longtemps ? Ou alors, peut-être qu’à la longue, j’allais aimer ce bleu… Non, impossible. Vraiment, le bleu c’était quelque chose d’horrible à regarder, et jamais je ne pourrais apprécier cette couleur si froide et qui me semble si triste.
Là encore, je n’allais pas lui demander si l’observatoire lui aussi était bleu : j’allais le voir par moi-même. En espérant qu’il soit un peu plus gai ou différent que le hall ou que ce couloir.

Après lui avoir posé ma question, il se mit à rougir. Je commençais à me demander à ce qu’il pouvait bien se dire, simplement par curiosité. Savoir ce qu’il se passait dans la tête des autres, c’était tentant… Mais quelque part, je trouvais que c’était mal. Il ne fallait pas s’approprier les pensées des autres, elles étaient censées être réservées à une personne uniquement : soi-même. Tant pis, je n’allais jamais savoir ce à quoi il pensait.
« Oui, je veux bien t'y emmener. Allons-y!, me dit-il en souriant. »
Alors, contente de sa réponse et enthousiaste à l’idée d’aller visiter cet observatoire, je me mis de nouveau à sourire. Ce n’était pas vraiment un de mes petits sourires, c’était un dont j’avais l’habitude de faire : celui qui dévoilait mes dents.
J’étais quelque part rassurée qu’il veuille bien m’y accompagner : je n’étais donc pas un monstre aux yeux des autres. Petite, j’avais eu des amis, qui en sont toujours d’ailleurs, mais c’était les voisins, l’école et son environnement était quelque chose de nouveau pour moi, et vivre avec des autres jeunes était aussi une chose que je n'avais jamais connues avant.
Il commença à marcher et logiquement, je lui emboitais le pas, le suivant.
« D’accord, merci !, lui répondis-je. »
La politesse commençait par remercier une personne qui avait la bonté d’utiliser son temps pour rendre un service à quelqu’un d’autre. C’est ce qu’on m’avait enseigné, et ça me semblait logique ou du moins évident.

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