Je me réveillai aux aurores, avant toutes les autres filles du dortoir. Je m'habillai chaudement, rapidement et silencieusement. je ne pus malheureusement pas éviter le craquement sinistre de la porte -bleue, toujours - de la chambre, qui me fit grincer des dents. Je me faufilai à la hâte dans le couloir, sans prendre la peine de refermer la porte traitresse.
Je m'amusai à me perdre dans les couloirs - vides à cette heure ci -, et finis par déboucher sur une porte donnant sur l'extérieur. Je sortis, me félicitant au passage d'avoir opté pour une écharpe en laine chaude. Mon souffle chaud formait des ronds de buée brumeuse et blanche dans l'air glacial du petit matin, qui me giflait le visage et rougissait mes joues. Je tombai nez-à-nez avec la porte de la serre centrale gigantesque que j'avais déjà aperçut de loin. Je n'avais pas eu le temps de m'y rendre, et elle m'était complètement sortie de la tête.
J'ouvris doucement la porte, et une bouffée de chaleur me sauta au visage. Apparemment, cette serre était consacrée aux plantes exotiques. J'entrai et refermai la porte derrière moi, chassant le froid du petit matin. Je m'avançai au cœur de la serre, regardant partout autour de moi. Les plantes grimpantes s'enroulaient gracieusement autours des tuteurs, parées de couleurs chatoyantes. Un spectacle magnifique. J'enlevai mon mentaux, et cherchai un endroit où le poser. Un petit banc un peu plus loin fit office de porte-mentaux, et je continuai à avancer au cœur de la serre. J'arrivais devant un endroit dégagé, vide de toute plante, quelques mètres avant la fin de la serre. Intriguée, je regardai autour de moi. Pourquoi n'y avait donc-t-il rien ?
Je m'approchai plus près des parois de la serre, et regardai à l'extérieur. Ce que je vis m'enchanta. La vue donnait sur une serre voisine, d'une couleur rouge écarlate. Si on y regardait de plus près, on s'apercevait qu'il s'agissait de milliers de coquelicots en fleur. Je restai la à regarder le spectacle, fascinée.