Je venais de quitter la salle à manger où je m'étais empiffrer de cochonneries. Ma boîte à violon sur l'épaule, je cherchais un endroit calme, de préférence dehors. Profitant du soleil, je voulais trouver un coin sympathique pour jouer un peu. L'academy paraissait énorme de l'extérieur, elle se dressait de toute sa hauteur, les tours s’élançant vers le ciel comme des donjons. Je traversai le parc, la cour et passant près d'un lac où j’aperçus une fille apparemment nue qui se baignait dans l'eau. Détails qui me stupéfia. Les gens sont fous ici ! J'avançai encore, en commençant à me dire que j'allais devoir faire demi-tour, m’éloignant du domaine de l'établissement. Quand, je distinguai entre les branches des buissons, un clairière aux herbes hautes balayaient par le soleil. Personne. J'écartai les rameaux pour faire quelques pas dans l'herbe vert pale qui me caressait les chevilles. J'avais trouvé ce que je cherchais. La brise légère frôlait mon visage et le seul bruit des feuilles dans les arbres me rassura. Je me laissai tomber en plein milieu de la clairière, les rayons du soleil réchauffant ma peau. Je me défis de mon sweat à capuche orange, pour rester en débardeur blanc nettement plus léger. Je m'amusai un moment avec un des fils de mon jean déchiré de partout. C'était un pantacourt, un truc que je ne portais que très rarement... Je soupirai et me laissai bercer par la musique de la nature qui me rappelait tant mon village. je revoyais ma grand-mère m'apporter un thé, alors que je lisais dans le jardin, à l'orée de la forêt, adossée au vieux chêne. A moitié avachie par terre, redressée sur les avant bras, j'attendais que le temps passe, pour une fois que je le voyais défiler un peu... Quand j'entendis soudain, des craquements de branches et de feuilles qu'on écrase. Les buissons furent assombris par la silhouette de quelqu'un qui s'approchait. Je me redressai un peu, ramenant mes genoux à ma poitrine en fixant la provenance des bruits.
- Q-Qui est l-là ? chevrotai-je.
Stupide fille ! Tu te fiche la trouille toute seule !

Wellan sortait de nouveau de la salle des arts, il venait de passer un moment seul, et ne cherchait pas la compagnie, il referma son étui à violon et se dirigea vers sa chambre afin de pouvoir ranger son violon. Il constata alors qu'il n'en avait aucune envie de monter tout ses escaliers. Sa curiosité prit alors place, et il déçida alors de visiter un peu cet établissement. Il remarqua que le couloir qu'il venait d'emprunter devenait de plus en plus clair et finissait par devenir blanc. Une porte à son bout aussi blanche était là. Attentif, il l'ouvrit et déboucha sur une clairière. Il se rappela aussitôt du plan par rapport au jardin et voulu s'offrir un moment dans la nature. Il pensa alors que cela fit une éternité qu'il n'avait pas été dans des prés et autres! En fait... Depuis qu'il s'était enfui du centre de savants de son enfance. Il fit alors un geste de la main comme pour oublier ce souvenir et se concentra sur les lieux présents. Il aperçut alors une silhouette au loin, les cheveux dans le vent, une allure féminine... Il reconnut Yuki. Décidant de la rejoindre, il s'approcha doucement d'elle à pas de chat, mais comme dans un film, il marcha sur une branche qui craqua. Aussitôt, Yuki fut surprise et détourna la tête.
Q-Qui est l-là ? Bredouilla t'elle.
Je m'approcha alors d'elle, et m'assit directement près d'elle. Je m'allongea dans l'herbe et posa directement ma tête sur ses genoux, une brindille de blé dans la bouche.
Si je réponds que je suis un grand fou qui se balade, tu obtiens ta réponse?
Il fit un grand sourire avant de se mettre à jouer avec une des mèches de Yuki.

Je fus de suite rassurée quand Wellan apparus pour se précipiter sur moi en s'allongeant dans l'herbe. Il posa sa tête sur mes genoux, une brindille dans la bouche. Ses cheveux blonds brillaient sous le soleil et ses yeux verts ressortaient de son visage. Je lui souris en baissant la tête vers lui.
- Si je réponds que je suis un grand fou qui se balade, tu obtiens ta réponse ? fit-il dans un énorme sourire en jouant avec une mèches de mes cheveux qui volaient, portés par la brise.
En appui sur ma main gauche, je poussais de mon index droit sur la brindille de blé coincée entre les dents du garçon, la poussant au maximum vers le bas avant de la relâcher pour que, telle une catapulte, elle fouette doucement son front en remontant. Je pouffai avant d'ébouriffer ses cheveux.
- Euh...mwoui, on va dire ça ! déclarai-je en riant légèrement.
Je le dévorai du regard en passant chaque détail de son visage; il était vraiment mignon. Vraiment. Le soleil nous chauffait la peau, quelques feuilles s'envolèrent avant de retomber délicatement dans l'herbe. Le vent faisait remuer l'herbe un peu haute dans un battement régulier. La terre respirait. Les buissons cachant l'académie frémissaient, ils dissimulaient si bien le bâtiment, qu'on en oubliait presque que l'on était ici pour étudier. Une coccinelle se posa sur la tige qui était dans la bouche de Wellan, elle traversa le petit pont fait de blé avant de s'envoler. Je la suivis du regard. Puis mes yeux retombèrent d'eux-même sur le jeune homme allongé près de moi. Mes prunelles noisette devaient briller d'une étrange lueur. Je soupirai d'aise, je me sentais bien...