Débarquement d'une alien.

date d'inscription : 25/01/2013

Debout devant la grande porte principale à double battants bleus se tenait une jeune fille sans importance. Une nouvelle. Assez mince et pâle de nature, celle-ci se contentait de regarder le sol parfaitement ciré du hall, stressée: ses fines jambes tremblaient légèrement, non pas par le froid mais plutôt par anxiété. A vrai dire, le gars qui passait par là avec tout son matériel ne l'aidait pas -certainement le concierge-; lorsqu'il marcha jusqu'à l'autre couloir, apparemment gentil, puis ayant salué la donzelle avec un sourire poli, la frêle rousse serra tout à coup fortement le gros ours brun en peluche qu'elle tenait à ce moment contre sa poitrine, presque en haleine. Quand elle se retrouva de nouveau seule, la transférée leva la tête, faisant remuer les pans de la jupe de son uniforme: elle l'avait mit, son uniforme, de son propre gré, même que son frère l'avait aidée, de temps à autre.

Baka baka baka .. se disait-elle sans relâche, fermant quelque fois les yeux tout en respirant un bon coup, comme pour se calmer.

Ses yeux se promenaient ici et là, scrutant chaque centimètre du grand hall: elle s'y sentait toute petite, elle et ses affaires. En effet, comme elle était inscrite en tant qu'interne dorénavant, l'adolescente de 15 ans avait ramené une valise noire de taille moyenne, un sac plutôt large aux motifs fleuris du genre vintage ainsi qu'un autre sac du même format fait-main de couleur vieux rose. Bien entendu, elle n'avait pas oublié Kuruppu -sa peluche- ni les autres. Comme si elle partait en Suisse pour 10 ans; mais tout ceci est dû au nombre minime de sorties de la demoiselle hors de son pays, ou plutôt hors de sa chambre, tout court.
Il lui faudrait donc du temps pour s'adapter -et tout le tralala- à ce nouveau train de vie, beaucoup, beaucoup de temps. Voir une éternité.

Soudain, sa vue se bloqua sur l'horloge accrochée au mur bleu faisant face au couloir menant au réfectoire: 11h45. Bientôt l'heure de manger, non ? Avec toute la population, leurs bavardages, leurs bruits des pas, la sonnerie etc .. Oh mon dieu. Juste y penser mettait la nouvelle dans un état des plus accablants.

Ça passera vite. Cette année se passera vite. déclara-t-elle en essayant de s'auto-rassurer.

date d'inscription : 22/08/2012

Je me baladais. Ou plutôt, je cherchais quelque chose a faire. C'était mort, ici, surtout juste avant l'heure du déjeuner, quand tous les adolescents assis dans les salles de classes tendaient leurs muscles pour être prêts à partir le plus vite possible dès que sonnerai la cloche. Le silence et la tension étaient palpables, rien que ça.

Je n'étais pas en cours, parce que je m'y ennuyais, et que de toute façon j'avais suivi les cours de toutes les classes pendant des années. Pas jouasse-jouasse de se retrouver coincé dans un établissement scolaire. J'aurais pu faire prof' particulier, non ?

J'avais parcouru une dizaine de couloirs vides et zieuté par deux ou trois hublots pour voir ce qu'il se passait dans les salles. Rien à signaler, Madame. Comme c'était ennuyeux.
Je décidais de sortir dans le parc. Il faisait beau temps aujourd'hui; même si un *** de vent soufflait. Sauf que quelque chose retint mon attention dans le hall.

Enfin, c'était plutôt quelqu'un que quelque chose. Une fille, plantée en plein milieu du grand hall, ayant l'air d'attendre et de stresser un max. Mes lèvres s'étirèrent en un large sourire. Amusaaaaant. Je me glissais derrière elle sans qu'elle ne me repère -facile à faire pour quelqu'un de ma condition.

Bouh~

Ma voix grave et sombre allait parfaitement avec l'effet que je voulais obtenir; un sursaut, peut-être même un cri hystérique. Je m'excuserai après, je suis un gentil garçon moi~

date d'inscription : 25/01/2013

Les yeux éteints de la jeune fille, pourtant si particuliers et si beaux, s'écarquillèrent dans un sursaut: son dos se redressa brusquement, ses courts cheveux roux légèrement rosés volèrent pendant une fraction de secondes et une sorte de petit couinement s'échappa de sa bouche, tremblante. Ses doigts se refermèrent d'un coup sur la grosse peluche qu'elles tenait tandis qu'aucun autre membre de son corps ne bougeait: elle était restée immobile, bien trop effrayée sur le coup pour flanquer une droite à celui qui était derrière elle, se mordant la lèvre inférieure comme pour se retenir de lâcher un cri ou une insulte, au bord des larmes.
Se tenant ainsi, sans oser ni bouger ni respirer -ou presque-, la nouvelle fixa l'horizon avec une vision d'horreur, si bien que des petites gouttes de sueur perlaient sur sa tempe gauche, terrifiée: elle se visionnait tout ce qui pourrait se trouver là, dans ce hall, avec elle, après elle. L'adolescente se disait qu'elle ne devait pas être étonnée de voir un monstre, un magicien ou je-ne-sais-quoi juste derrière elle: après tout, elle se trouvait dans un établissement pour gens anormaux magiquement parlant, non ? Arrêter de stresser, arrêter, maintenant.

Ojï-chan .. que dois-je faire, que dois-je faire ? Et- et si..

Sans réfléchir davantage, elle serra le point droit et pivota, prête à frapper -réaction de base chez elle-. Quel ne fut le choc lorsqu'elle le vu se tenant face à elle ! La frêle jeune fille tomba à la renverse, alors assise sur ses sacs à moitié écrasés, Kuruppu à ses pieds. Il était d'un blanc translucide à faire pâlir les vampires et flottait dans le vide, ce gars. Son visage, elle ne le voyait pas tant elle fixait avec stupeur la différence qui se faisait entre le carrelage et l'individu; pas très rassurant.

G-G- Ghost ! Go aw- away .. murmura-t-elle, terrorisée.

date d'inscription : 22/08/2012

Vu la façon dont les muscles de la jeune fille s'étaient tendus, j'avais sans doute fait une mauvaise blague. Mais enfin, on est dans une école de gens anormaux, et les gens anormaux ne sont pas sensés avoir pe... C'est un stéréotype stupide, ok.
J'allais m'excuser platement quand la fille murmura;

Ojï-chan .. que dois-je faire, que dois-je faire ? Et- et si..

O-quoi ? Quoi ? Hein ? Elle parlait à qui, là ?

G-G- Ghost ! Go aw- away ..

Elle s'était retournée et avait trébuché. Sans déconner. Elle me regardait maintenant avec des yeux terrifiés, comme si j'allais l'étrangler et faire des dessins sur les murs avec son sang, ou l'écorcher vive ou quelque chose dans ce genre là. J'avais envie de rire, parce que merde, j'étais pas dangereux. J'haussais un sourcil et me mordais la lèvre, tentant de contenir mon rire à l'intérieur de ma poitrine. Je suppose qu'elle aurait pleuré si j'avais fait un mouvement brusque, ou un son un peu trop fort. Il faut ménager les filles, avait dit ce "cher" Papa.

Hello young lady~

... Je devais parler en anglais comme elle, ou pas du tout ? Et je devais dire quoi là ? Et... A cet instant, je regrettais vachement mon idée de départ. Pas parce qu'elle était mal, non, mais parce que j'étais mal, moi. Je soupirais. Ça finissait toujours mal, ce genre de blague, pas vrai Ly' ? (Owh, j'avais moi aussi la mauvaise habitude de m'adresser à des gens non présents, apparemment.)

I'm not here to hurt you, I only wanted to make a joke.

C'était nul comme réconfort. J'eus soudainement très envie de me frapper la tête contre un mur, mais si j'avais laissé cette pulsion me dominer, elle aurait sûrement fuit et aurait passé la fin de sa vie en ermite, trop effrayé pour reparler à quelqu'un. -J’exagérais sans doute.

I'm sorry.

Je lui tendais la main pour l'aider à se relever. En essayant de sourire d'un air rassurant.

date d'inscription : 25/01/2013

I'm sorry..

L'adolescente avait perdu cet air terrorisé qui déformait son visage; elle n'était en rien rassurée, au contraire, mais c'était la méfiance qui venait de prendre le dessus sur la peur. Celle-ci s'était envolée dès que le gentil fantôme -en apparence je pense- avait dévoilé son côté gentleman en lui proposant poliment son aide.

Elle regarda la main qu'il lui tendait, cette main d'un vieux blanc/gris transparent, ensuite son visage: l'esprit lui souriait pour se montrer aimable. Il était physiquement jeune, probablement son âge ou plus âgé, avec de courts cheveux ébouriffés, peut-être blonds, ou bruns, pourquoi pas roux ?, ainsi que des yeux pâles, sans couleur, et pourtant sombres, dans un sens. L'être était habillé, tout de même, mais ses affaires n'avaient aucune pigmentation; elles étaient comme le corps du spectre: sans nuance ni éclat.

Fronçant les sourcils, Nina restait dubitative et hésita: si bien que par un manque de courtoisie, terrassée par la curiosité, elle laissa son doigt toucher la paume de la main du revenant: il la traversa comme un bâton brassant le vent.
Le corps fragile de la rouquine n'en demanda pas plus et se mit à reculer à une vitesse fulgurante jusqu'à se cogner contre le mur d'en face, c'est-à-dire jusqu'à arriver de l'autre côté du hall, sans se poser de question: pendant tout le trajet, ses grands yeux légèrement en amande n'avaient pas quitter du regard "le monstre": ils criaient Au secours même. Au secours.

D-Don't touche me ! bafouilla-t-elle, en état de choc, affolée.

Et pourtant.. elle aurait dû s'y attendre, la petite: un fantôme est impalpable, j'ai pas raison ? On aurait cru voir une folle qui fixait le vide. Mais les esprits .., ne sont-ils pas invisibles ?
Mais je vais vous dire pourquoi cette jeune fille avait réagi ainsi: au Japon, lorsqu'elle était encore au CP, son grand-père lui racontait des histoires. Parfois joyeuses, parfois tristes, parfois graves ou juste frivoles; mais Oji-chan aimait par dessus tout lui conter des histoires qui font peur -à une enfant qui croit encore au Père Noël et aux princesses qui chevauchent des licornes bien sûr-. Puis vint le jour où il lui récita la mésaventure d'un homme qui vu un fantôme: à la fin, Nina apprit que cet individu mourut juste après avoir touché le revenant.
Cette nuit-là, elle se rappelle avoir dormi avec son papi, bien trop effrayée à l'idée d'en rencontrer un. Et voilà qu'il y en a un qui se tient dans la même pièce qu'elle, et Grand-père n'est pas là.

[désolée s'il y a des fautes ou des phrases qui ne veulent rien dire: je l'ai rédigé un peu vite (.//.)]