J'arrive à Fairy. Je m'attendais à un château dans le genre de Poudlard mais en fait, ça reste moderne. Le bâtiment est géant et le terrain s'étend autour en profondeur. Il y a même un lac ! Ils cherchent à nous faire sécher les cours, pas possible autrement. Le taxi me dépose devant un grand portail en fer forgé. Lunacy Avenue. Je sors de l'habitacle et prends ma valise dans le coffre. La voiture repart. Mine de rien, je suis débarrassée de ma vie londonienne ennuyeuse, et je vais pouvoir apprendre à m'amuser avec mes dons. Ma bonne humeur fait reculer les nuages quand j'entre dans l'allée pour rejoindre la flopée de marche du perron. Le soleil se reflète dans les vitre du porche. J’attrape la poignée fermement et pousse le lourd battant. Je fais avancer mon énorme valise à l'intérieur. Les roulettes crissent sur le parquet bleu du hall d'entrée. Agacée, je donne un coup de pied dedans, et le pavé de plastique prune s'écrase par terre. Je laisse la porte se refermer derrière moi et fais quelques pas. C'est calme. Très calme. Trop calme. L'entrée est déserte, il n'y a pas un rat. C'est quoi ce bordel ? Il devrait y avoir du monde, c'est un hall. Normalement, y'a des élèves qui discutent, des profs qui traversent avec un sac dans les mains, des gens qui rient... Bref, le brouhaha habituel, comme au lycée. Au lieu de ça, c'est vide. Je jette un oeil à ma montre. Pas étonnant. Je n'ai pas vu le temps passer. En réalité, il est l'heure de manger, ils doivent tous être en train de s'empiffrer au réfectoire. Chouette, je dois m'accueillir moi même. Je fais rouler mes bagages derrière moi et m'avance près d'un mur où il y a un plan du bâtiment encadré. J'y jette un oeil juste quelques minutes: je n'y comprend rien. Je grommelle. Voilà, c'est fait je suis paumée. Complètement blasée, je sors mon téléphone portable de mon sac. Pas de réseau. D'accord, quelqu'un prend son pied à me faire chier. Je shoote de nouveau dans ma valise qui claque sur le plancher une seconde fois. Les murs sont tous d'un bleu indigo. C'est moche. J'aime pas ça. Je soupire. En plus, il fait pas très chaud. J'ouvre ma valise et y prend une petite veste en cuir blanc. Elle est très petite, très moulante, en fait, elle sert plus à décorer qu'à avoir chaud, mais c'est pour le principe. Je l'enfile par dessus ma robe à volants d'un rose orangé. Elle arrive au dessus de mes genoux et j'espère qu'ils ne sont pas contre le jupes ici où ça va pas le faire. Je referme ma valise. Je me décide à explorer l'académie seule, mais j'entends des pas. Quelqu'un vient à mon secours !