Après avoir visité plusieurs salles de la FAQ, Hellver s'était retrouvé dans le parc, un endroit qui ne l'inspirait pas forcément mais il espèrait bien ne pas s'ennuyer mais ce n'était pas gagné. Il marcha un petit moment dans le parc visitant les coins et les recoins les mains dans les poches et le regard au sol. Plusieurs fois il avait regretté de venir ici mais il fallait bien qu'il fasse des études.
Il arriva sur un coin d'herbe et s'allongea sous un arbre regardant les feuilles de celui-ci partant dans ses pensées. Il ferma alors les yeux et allait presque s'endormir lorsqu'une branche craqua et tomba, il l'évita de justesse en roulant sur lui-même, puis il se leva et changea d'endroit décidant de ne plus se mettre sous un arbre, trop dangereux.
Il se mit en plein milieu d'une parcelle d'herbe, les bras sous sa tête afin de se caler puis ferma les yeux et s'endormit sentant la chaleur des rayons du soleil sur la peau de son visage.

Pour une fois qu'il ne faisait pas trop moche dehors, j'étais sortie. On pouvait même dire qu'il faisait du soleil. Je me suis baladée dans le parc, i-pod dans la poche au cas-où et un roman à la main. Il y avait quelques personnes qui étaient sorties, et bavardaient un peu partout. J'arrivais plus ou moins à faire le vide dans mon esprit et aucune pensée ne me parvenais. Arrivant dans une grande étendue d'herbe, j'ai levé le visage vers les rayons du soleil. Ça faisait du bien un peu de chaleur depuis toutes ces journées de pluies. Je n'avais même pas enfilé quelque chose par dessus ma chemise bleu trop grande et ouverte sur un de mes nombreux débardeur noir. J'avais, pour une fois, abandonné mon jean arraché et avais adopté la compagnie d'un slim blanc. Rare étais les fois où j'en portais un, surtout de cette couleur. Mais bon, tous mes jeans larges et troués de d'habitudes étaient sales. J'avais mes cheveux en queue de cheval mais des mèches en tombaient de toutes part. Perdue à me faire dorer les joues, je ne faisais plus attention où je mettais les pieds. Je finis par rencontrer un obstacle qui me fit m'étaler de tout mon long dans l'herbe verte. J'en avais lâché mon livre qui alla se poser plus loin. Et merde ! Depuis quand y'a des march...?! Sauf que non, je venais de me ramasser une énième gamelle sur un mec qui s'était endormi dans la verdure. Je venais de le réveiller et de lui tomber dessus. J'espérais au moins ne pas lui avoir fait mal. Ma timidité me fit virer au cramoisie et je restai figée comme une andouille en cherchant un truc pas trop bête à dire.
- Oups...
J'eus envie de me balancer des gifles.

Hellver s'était endormit profondemment avant d'être réveillé en sursaut par cette jeune fille qui, comme il l'avait aperçut, avait des brindilles d'herbes dans les cheveux. Il se releva assit cette foisci et regarda la jeune fille d'un air un peu agacé, même beaucoup. Encore plus lorsqu'il entendit ce:
- Oups...
Il soupira alors avant de lui demander par politesse:
-Pas de mal ?
Il se mit debout et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Il était si bien à dormir au soleil si rare qu'il aurait voulu étriper cette fille qui venait le déranger dans sa zenitude.
Il avait des cheveux qui lui tombait au visage presque à ne pas voir la lueur de ses yeux, on pouvait aussi se demander comment il pouvait supporter cette chaleur avec sa veste en cuir au dessus de son tee-shirt noir. Et oui habillé tout de noir comme à son habitude, mais il avait quand même un pantalon à coupe droite qui laissait apparaitre le côté chic et presque coquet de Hellver.

Il avait l'air agacé; en même temps, à sa place, j'aurais aussi pété un câble. Il se releva et me tendit sa main, par politesse sûrement.
- Pas de mal ? soupira-t-il.
Je fis non de la tête. J'attrapai sa main pour me lever, remarquant qu'un lacet de mes bottes style "rangers" que j'avais ressorties du placard était défait. Même s'il n'avait pas été là, j'aurais fini par me ramasser. Je passai ma vie à me prendre des gamelles. Rien que debout sur mes deux jambes, sans rien faire de particulier, j'arrivais à tomber. Il était grand, musclé avec un visage fin et une expression plutôt froide. Mais à force d'avoir côtoyé Dimitri et de sortir avec à présent, j'avais l'habitude. Il était habillé de noir des pieds à la tête, avec le même genre de bottes que moi et une veste en cuir qui devait lui tenir chaud. Ses cheveux noirs fins et mi-longs lui tombaient devant les yeux que je voyais à peine. Pas forcément rassurant comme type, mais je m'y étais faites et après tout ça ne me dérangeais pas le moins du monde, c'était largement mieux que la banalité. Je tentai un petit sourire comme si ça pourrait me pardonner de ma bourde.
- Je suis vraiment désolée, je ne t'avais pas vu...
En même temps, je regardais en l'air alors forcément ! Je cherchai après mon livre du regard et alla le ramasser, tombé dans l'herbe près du jeune homme. J'en profitai pour serrer mes bottes avant de me redresser et de croiser mes bras sur mon précieux roman.
- Je ne t'ai jamais vu à l'académy, avant.
J'essayai de paraître pour une fille sympa, horriblement embrassée par ma connerie de maladroite. Je m'en voulais vraiment de l'avoir dérangé et je ne savais pas comment réparer mon erreur...

Elle semblait vraiment désorientée, sûrement à cause de sa chute ça avait dû la contrarier. Il l'avait regardé prendre son roman enfin, il fixait surtout sa couleur de cheveux qui lui paraissait faire vieux, il trouvait ça vraiment horrible et ne parlons pas de son accoutrement avec son jean blanc qui lui brulait les yeux. Il entendit enfin un vrai son de voix venant d'elle:
- Je suis vraiment désolée, je ne t'avais pas vu...
Cette réplique ne lui avait pas du tout plus, il n'avait alors laissé entendre qu'un simple grognement faisait comprendre qu'il ne voulait pas engager de conversation surtout avec une personne aussi ... bizarre. Malheureusement, il avait fallut qu'elle lui face une remarque à laquelle il se sentait obligé de répondre:
- Je ne t'ai jamais vu à l'académy, avant.
Alors d'un ton sec presque impoli il répliqua:
- Cette école est grande.
Il passa un rapide coup de main sur son visage afin de retirer ses cheveux qui cachaient ses yeux pour dévoiler son visage puis, il plongea son regard dans celui de la jeune fille avant de l'avertir:
- Tu as de l'herbe ... Dans les cheveux.
En réalité, dans son fort intérieur il avait une envie atroce de rire voyant la jeune fille aussi gênée mais n'en fit parraitre aucun symptôme pour ne pas envenimer les choses.

Après avoir répondu d'un grognement il répliqua d'un ton sec qui me déstabilisa encore plus:
- Cette école est grande.
J'étais vraiment douée pour sortir une connerie toutes les secondes. Si j'avais pu je me serais donné des coups de poing. J'étais, une fois de plus, en train de passer pour une cruche au cerveau ramolli. J'étais rouge de honte, et je n'arrangeais rien à mon apparence de fille paumée. Fait chier ! Il passa sa main dans ses cheveux, me révélant son regard sombre et dégageant un peu mieux son visage aux traits fins. Il était beau, il fallait l'avouer. Même si il renvoyait un courant d'air glacial et n'avait pas l'air de sourire tous les jours, il avait une élégance et un charme certains. Il ne devait pas plaire à tout le monde, beaucoup devait le dénigré par peur ou par préjugé, mais au fond, il était certainement sympa.
- Tu as de l'herbe ... Dans les cheveux, fit-il en plongeant son regard dans le mien.
Quoi ? C'est pas possible ! J'entrepris de passer une main dans ma tignasse grise pour essayer d'en enlever les brindilles. Je remontai mes lunettes sur mon nez alors qu'elles manquèrent de tomber. Je secouai légèrement la tête.
- Il y en a encore ? demandai-je en souriant.
Enfin, sourire était un bien grand mot. J'étais mal à l'aise alors cela ressemblait plus à un mouvement des lèvres qu'à un vrai sourire. Je me trouvais pathétique et stupide. J'étais prête à parier que c'était aussi ce que pensait le jeune homme.

Hellver la regardait bouger dans tous les sens pour récupérer les brindilles, seulement ça ne servit à rien. Pendant ce temps, il se demandait si sa couleur de cheveux n'était pas une teinture car il la trouvait vraiment anormal, sûrement qu'il allait devoir s'y faire car ça n'allait pas partir.
Une chose qu'il appréciait peut être, c'était la couleur des yeux de la jeune fille, oui il aimait bien mais bon Hellver n'était pas une référence car le lendemain il pouvait tout aussi bien les détester et puis question gouts, ce n'était pas encore ça et il trouvait ça dommage que ces petits millimètres de brouillard cachaient ces yeux. Il réalisa alors que la jeune fille venait de lui adresser la parole après un long moment d'inconscience:
- Il y en a encore ?
Hellver leva alors ses yeux vers la chevelure de la jeune fille puis s'approcha lentement d'elle afin de glisser ses doigts dans les cheevux de celle-ci pour retirer quelques brindilles. Il recula alors d'un pas, sûrement une distance de sécurité puis baissa ses yeux pour atteindre les siens et s'adressa à elle:
- Il n'y en a plus.
Il avait répondu d'une manière peut être un peu moins sèche, il avait radoucit son ton sûrement calmé après ce remue-ménage, on pourrait presque croire qu'il souriait. Non en fait, ce n'était qu'une illusion, Hellver ne souriait jamais voire même ça ne lui était jamais arrivé, enfin bon, passons. Il attendait sa réponse ne cherchant pas à ajouter quoique ce soit.

Il avança vers moi ; sa démarche était lente mais tout aussi droite que l’aura qui émanait de lui. Il passa une main dans mes cheveux et quelques brindilles d’herbe tombèrent. C’était clair, maintenant je ressemblais à s’y méprendre à une tomate. J’étais toute rouge. Puis il recula d’un pas pour baisser les yeux vers les miens. Il avait une façon de fixer les gens droit dans les yeux, c’était très déroutant mais plutôt honnête de sa part.
- Il n'y en a plus.
Son ton était devenu plus calme et ça me permit de me détendre légèrement, crispée comme je l’étais. Je jetai un regard alentour, croyant avoir vu quelqu’un mais ce n’était qu’une feuille portée par le vent. Je reportai mon attention sur le jeune homme, le détaillant discrètement.
- Je m’appelle Yuki. Euh… On marche ?
Je me sentais obligée de proposer quelque chose à faire, rester plantés là à se regarder dans le blanc des yeux était lucratif mais pas encore assez pour ne pas paraître complètement bloqués l’un et l’autre. J’avais oublié les marques d’oral dans ma chute à m’entendre. Je n’étais franchement pas à mon aise même si je m’efforçais de ne rien en faire voir. Je tentai de nouveau un sourire, qui fut un peu mieux réussi. J’attendis qu’il se décide, serrant mon livre contre ma poitrine pour dire d’avoir quelque chose sur lequel m’appuyer. Il était intimidant mais j’avais envie de faire sa connaissance. Après tout, je venais de lui tomber lamentablement dessus, c’était la moindre des choses…

Hellver était persuadé n'avoir jamais vu quelqu'un d'aussi rouge que cette fille, l'avait-il vraiment mis mal à l'aise ? Peu importe, il s'en fichait royalement après tout. Une chose est sûre, la couleur virant au rouge l'intrigait énormément, en fait c'était sûrement la honte qui se propageait en elle, c'est vrai tomber sur quelqu'un n'est pas très valorisant.
Alors qu'elle avait viré son regard vers une feuille volante, Hellver lui n'avait pas bougé le sien, il scruta le corps de la jeune fille de haut en bas presque à se demander si s'en était vraiment une vue l'absence d'un soupçon de forme. Elle avait ensuite fait la chose qu'Hellver redoutait le plus ... Sa présentation:
- Je m’appelle Yuki. Euh… On marche ?
A cette question, Hellver ne fit qu'hausser les épaules, c'était sûrement un signe d'acquissement car il ne voulait pas parraitre impoli. Il commença alors à marcher d'un pas lent son regard se dirigeant toujours vers la jeune fille. Puis, il se décida enfin à se présenter aussi:
- Moi, c'est Hellver.
Il réalisa alors que Yuki était un prénom qu'il n'avait encore jamais entendu, d'ailleurs il le trouvait vraiment bizarre. Mais à vrai dire que pouvait bien aimer Hellver ? Pas grand chose.
Il baissa son regard vers le livre de Yuki se demandant pourquoi elle perdait son temps à lire. Il sortit de sa poche un paquet de cigarette et un briquet pour ensuite commencer à fumer:
- Ca ne te dérange pas j'espère.
A vrai dire même si ça la dérangeait, il continuerait personne ne pourrait l'empêcher de faire ce qu'il veut, surtout pas une inconnue.

Il haussa les épaules et se mit à avancer de sa démarche lente mais toujours empreinte d'élégance sans pour autant me quitter du regard. Il avait vraiment une manie de fixer les gens ! On aurait cru qu'il lisait dans mon âme.
- Moi, c'est Hellver.
J'acquiesçai. C'était un joli prénom que je n'avais jamais entendu. Je trouvais ça original et ça lui allait plutôt bien. Au bout d'un moment, il jeta un coup d'oeil à mon livre avant de sortir un paquet de cigarette. Il se mit à fumer, relâchant la fumée autour de lui, comme un petit nuage gris.
- Ca ne te dérange pas j'espère ? me demanda-t-il.
- Quoi ? Non, pas du tout.
Je lui souris. A vrai dire, il m'était déjà arriver de fumer, même je n'avais pas du tout la tête à ça. Mes grand-parents n'avaient pas du tout apprécier cela, mais j'avais continué de temps en temps. Je grimpais sur le toit et je me détendais avec une cigarette appuyée contre la cheminée, ou les pieds dans le vide. J'aimais bien l'odeur de la fumée, c'était surtout pour ça. Ça me relaxait.
- T'aimes bien Fairy ? lançai-je, me sentant un peu moins mal à l'aise.
Je continuai d'avancer, remontant une petite colline pour aller me laisser tomber dans l'herbe. J'arrachai quelques brins pour les broyer dans mes paumes. Je n'attendais pas vraiment de réponse de sa part, j'avais posé cette question comme on aurait pu constater qu'il faisait du soleil.