*Le jour se levait à peine, et l'aube naissante étendait son long manteau brumeux entre les arbres dont les feuilles, parées de leurs flamboyantes couleurs d'automne, semblaient prendre feu. L'endroit était désert, sans doute à cause de la froideur presque hivernale qui y régnait. Pourtant, le paysage était splendide. Aucun souffle ne venait trouble l'eau pure du lac. On aurait dit que le temps s'était arrêté. Qu'un dieu farceur, tombé amoureux de l'atmosphère qui régnait là, avait décidé de préserver l'endroit, à jamais. Qu'il avait embrasé les feuillages et le ciel. Et que finalement, il se reposait là, observant sans doute la petite demoiselle qui avait été enfermée dans la bulle.
Aiko marchait le long de la rive, savourant ces instants de détente. La température ne semblait pas la gêner le moins du monde; d'ailleurs, elle avait ôté ses chaussures et ses bas, qui gisaient sur l'herbe encore pleine de rosée. Elle songeait à l'académie. Depuis qu'elle était là, elle avait presque re-pris une vie normale. A l'exception du fait qu'elle ne se rendait pas souvent en cours... Mais qu'importe, à vrai dire ? Elle aimait cet endroit. Derrière elle, un bruit se fit entendre, et elle fit volte-face, dans un saut de protection en arrière d'une efficacité douteuse. Un écureuil pointa le bout de son nez à-travers les branches, et lui sauta littéralement dessus. La demoiselle brisa le silence environnant en éclatant d'un rire cristallin. Tenant dans ces bras fins le petit animal téméraire, qu'elle aimait déjà beaucoup, elle marcha d'un pas sautillant jusqu'au bord de l'eau. Elle trempa premièrement un orteil, pour savoir si elle ne risquait pas de finir congelée tel le glaçon, ce qui était selon elle une fin peu recommandable. Apparemment, non. Elle fit à nouveau quelques pas, se retrouvant avec de l'eau jusqu'à la taille. L'écureuil était entre-temps monté sur son chapeau, dont elle tenait un bord, et sa jupe flottait autour d'elle. Elle continuait à avancer. Une fois que le niveau de l'eau eut atteint ses épaules, la jeune fille décida de faire la planche, et bascula. L'écureuil, toujours accroché au couvre-chef, la regardait d'un air blasé, ce qui la fit beaucoup rire. Tandis que le courant la ramenait peu à peu vers la rive, elle se mit à lui faire la conversation ;*

Dis, petit écureuil... C'est quoi, ton nom ? Hein ? Milk ?

A cause de la tâche blanche sur ton front. Je vois.

Tu sais ce qu'on raconte, Milk ? Qu'un immense monstre, avec plein de tentacules, vivrait dans ce lac.

Mais je suis sure qu'il est gentil, moi. Sure et certaine ! D'ailleurs, il ne m'a jamais attaquée.

... Ouais. Peut-être qu'il hiberne.

*Et "Milk" répondait, à coup de petits cris d'écureuils.*

Aiko sursauta lorsqu'elle entendit un "plouf" retentissant qui semblait extrêmement proche. Elle attrapa le bord de son chapeau, et l'ôta, puis le posa délicatement sur l'eau. Il flottait; et l'écureuil s'était positionné dessus comme un roi sur un trône. D'un mouvement souple, la demoiselle se retourna. Elle apercevait à peine une forme blanche et floue dans les remous et les vaguelettes. Sans réfléchir plus d'une seconde, elle annonça tout haut ;

Milk, un truc vient de se faire attraper par le Monstre du Lac.

Mais je peux pas le laisser sur faire bouffer, hein ?

Sans même attendre de réponse de la part de l'animal, la rouquine plongea. La température de l'eau ne la gênait absolument pas, et elle se mouvait rapidement. De plus, elle voyait parfaitement bien, alors qu'à l'extérieur, elle était plutôt myope. Sa petite main attrapa un pan de la robe blanche, et elle tira à elle le corps en train de se noyer. Une fois qu'elle pris eu le bras de la fille, elle se rendit compte de deux choses vraiment désagréables ;
- C'était Cielle. Par conséquent, c'était triste. Surtout si elle avait voulu se suicider. Mais pourquoi se suicider ?
- Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire à présent. La secouer, la remonter à la surface ? - Elle opta pour l'option la plus stupide qu'il soit, et pourtant celle qui la rassurait le plus: Lui ouvrir les paupières. Certes, c'était rassurant pour Aiko de voir ces yeux, comme si elle était parfaitement vivante et qu'elle la regardait... Un petit sourire, aussi ? ...Mais était-ce une bonne idée d'offrir la vision d'une rousse au visage d'une pâleur cadavérique et aux cheveux qui s'étendaient comme une gigantesque pieuvre autour d'elle à quelqu'un qui frôlait la mort ? Rien n'est moins sur. Juste après avoir fait cela, la rousse en question tira Cielle vers la surface, et la traîna sur la rive. Le chapeau, poussé par le courant, avait lui aussi atteint cet endroit, et Milk sautilla jusqu'aux deux filles.

T'inquiète, elle vit encore. On forme une bonne équipe.

On vas la sauver de la noyade.

... Tu crois qu'elle m'en voudra, si elle avait envie de mourir ?

Et voilà. Aiko avait pris l'habitude de s'adresser à l'écureuil. Elle écarta les mèches blondes du visage de Cielle, et la secoua un peu.

Q-qui êtes-vous ?

Interloquée, Aiko reste un mouvement suspendue, un air stupide accroché aux lèvres. Eh. L'écureuil lui donne un coup de tête, ce qui as pour effet de la faire réagir.

Mais... Aiko, évidemment. Cielle ? Tu me reconnais pas ?

Elle se sent un peu mal. Il faut qu'elle parle, encore et encore. C'est sans doute la seule chose qui puisse la rassurer.

Tu as fait une de ces chutes ! Qu'es-ce qu'il t'a pris ? Il fait froid, en plus...

Tout en parlant, elle prends quelques branches, les frotte... Allume un feu. Elle ne réfléchis pas... Elle ne veut pas penser. Surtout pas. Surtout qu'elle a un très, très mauvais pressentiment...

Sèche toi un peu, tu vas prendre froid... Ce serait malheureux. Enlève ta robe, il ne faut pas garder des trucs mouillés sur soi. Prends cette serviette, à la place...

Elle lui tends, d'un mouvement pas très sur de lui, une longue serviette d'un noir de jais.

Merci beaucoup de vous inquiétez pour moi, mais n'avez-vous pas vu mon majordome, un jeune homme au cheveux blond, presque blanc et aux yeux vert-bleu, telle un océan...

Aiko tourna lentement la tête vers Cielle. Son majordome ? Elle déconnait, là ? La rouquine savait pertinemment qu'ici à Fairy, les élèves n'avaient pas de majordome...

N'importe quoi. On est à Fairy, là, tu ne te souviens pas ?

En plein dans le mile. Mais la demoiselle n'avait pas percuté. Pas encore... Elle secoua la tête, laissant ses longues mèches mouillées danser autour de son buste. C'est sûrement un trouble du à la chute, pensa-t'elle laconiquement. Avant de se demander pourquoi elle réfléchissait comme une psy.

Ca va mieux ? Tu te réchauffe un peu ?

Ouais. Il fallait qu'elle parle. Son coeur semblait gonfler, comme un ballon de baudruche tendu à craquer. Elle leva son regard sur son interlocutrice. En se disant que d'habitude, elle (Aiko) n'aurait pas réagit comme ça. C'est vrai, elle avait toujours été impulsive, illogique. C'était peut-être l'air frais de l'automne ? Milk sauta sur son épaule. Finalement, elle s'était fait un nouvel ami. Un sourire s'élargit sur ses lèvres pâles.

Elle leva les yeux au ciel et rit d'un air amusée.
-As-tu perdu la mémoire, Gaara ? J'étais dans le jardin, en train d'arroser quelques douces fleurs et d'essayer maîtriser mes pouvoirs, comme tu me l'avait apprit et puis, je crois que tu devais m'apporter du thé, mais... Je crois que j'ai dû oublier ce passage, en tombant dans le lac... Mais c'est pas grave ! Tu es là, maintenant !
Il lui sourit.Ainsi Gaara vivait avec elle.Elle jardinait...mais vu ses pouvoirs cela semblait normal.Cielle semblait avoir vécu comme une reine.Il l'envie lergerment sans le montrer.Lui c'était battu pour devenir un noble.Il fixa ses yeux.
-Oui j'avoue avoir oublié certaines choses.Mais vous avez raison de n'est pas important.Néammoins Mademoiselle pouvez-vous me rappeller qui je suis pour vous...J'ai tout oublié...
Nathan avait du mal à mentir ainsi à Cielle mais il savait que ça pourrait l'aider à lui faire retrouver la mémoire alors il le fessait avec plaisir...

Aiko contemplait d'un air morne le dialogue entre les deux jeunes gens. Ses yeux passaient de l'un a l'autre, dans une danse étonnée. Eh. Il pourrait dire Bonjour, quand même. Tant pis. Elle fixa son regard sur Cielle, qui paraissait un peu peinée. Et puis l'autre, Nathan... Il faisait semblant d'être Gaara. La rouquine était en passe d'être propulsée aux confins du néant de la non-compréhension. Elle ferma un instant les paupières, et quand elle les rouvrit, elle était absolument persuadée d'être morte, tuée sans doute par la froideur du Lac. Elle était extrêmement crédule, et le petit jeu de Nathan lui paraissait très convaincant. A son avis, elle était parvenue dans un autre monde, ou une Cielle, qui serait une bourgeoise, et un Nathan, qui s'appellerait en fait Gaara, évolueraient sans se douter qu'ils avaient des alter-ego dans son monde à elle. Trop trop étrange. Elle poussa un soupir à fendre l'âme, puis attrapa ses cheveux, et les essora. Tandis qu'elle observait les gouttelettes froides qui s'échappaient des mèches de feu, elle songeait à ce qu'elle devait faire pour rejoindre son monde. Et Fairy Dream, par la même occasion. Bien évidemment, elle se mit à râler. Sans vraiment s'en rendre compte. Elle pensait tout haut, sans s'écouter, sans imaginer un seul instant qu'ils l'entendaient.

Ouais, même pas un Bonjour. En même temps, c'est trop normal, puisque c'est pas Nathan, donc logiquement, il ne me connaît pas. C'est juste l'Alter-Ego. Je comprends pourquoi Cielle me reconnaissait pas. Et puis de toute façon, c'est trop injuste. Voilà. Je veux retourner dans le monde d'où je viens, moi. Et d'abord, pourquoi, hein ? ... Es-ce que l'Earl Grey existe, dans ce monde ? Naon, mais en fait. Trop impossible. Ah, je sais. C'est le monstre avec plein de tentacules, c'est ça, pyoon.

Totalement prise dans son délire totalement illogique, Aiko avait tellement tordu ses cheveux qu'ils formaient une boucle gigantesque, qui rougissait ses mains pâles. Elle cessa d'un coup, et se tourna vers l'écureuil. Elle lui offrit un gigantesque sourire, heureuse qu'il l'ai accompagné dans le Monde Inconnu des Alter-Ego.
Cette pensée fit resurgir un douloureux souvenir du coeur de la demoiselle. Ce jour-là, elle avait ouvert les yeux et vu son double parfait... Fait de bois et de tissus. Elle se mordit la lèvre. Il n'y avait aucune raison de penser à cela maintenant.

On ne se remémore pas les douleurs du passé quand on est perdue dans un monde inconnu.

Cielle sembla très étonnée.Nathan avait vraiment envie de lui dire la vérité.Il le ferait.
-Et bah, voyons, tu es mon majordome... Tu es sur que tu vas bien ? Tu n'as pas mal à la tête ?
Je soupirais..Ainsi Gaara était son majordome.Et elle s'inquiètait pour lui.Ce n'était pas bien ce qu'il fessait là.Il baissa les yeux.Soudain Aiko se mi à râler à voix haute.
-Ouais, même pas un Bonjour. En même temps, c'est trop normal, puisque c'est pas Nathan, donc logiquement, il ne me connaît pas. C'est juste l'Alter-Ego. Je comprends pourquoi Cielle me reconnaissait pas. Et puis de toute façon, c'est trop injuste. Voilà. Je veux retourner dans le monde d'où je viens, moi. Et d'abord, pourquoi, hein ? ... Es-ce que l'Earl Grey existe, dans ce monde ? Naon, mais en fait. Trop impossible. Ah, je sais. C'est le monstre avec plein de tentacules, c'est ça, pyoon.
Là Nathan eut l'air profondément intrigué.Cielle elle rougit en se tournant vers Aiko.
-Veuillez m'excusez Aiko ! Je suis vraiment malpolie... Je vous présente Gaara, Gaara je te présente Aiko, la jeune fille qui m'a sauvé du lac ! Je ne sais comment vous remercier Aiko. Bon, ça sera une surprise !
Elle le prit par le bras.Il se tournais vers Cielle.
-Mademoiselle Cielle.Je ne suis pas Gaara....Je m'appelle Nathan...Et non Aiko on est toujours dans le monde normal.A fairy Dream.Y à pas d'alter ego.Alors s'il te plaît arrête..de parler de ça et aide moi plutôt à savoir ce qu'a Cielle..
Il se tourna vers Aiko.

-Mon code est #009999-

-Veuillez m'excusez Aiko ! Je suis vraiment malpolie... Je vous présente Gaara, Gaara je te présente Aiko, la jeune fille qui m'a sauvé du lac ! Je ne sais comment vous remercier Aiko. Bon, ça sera une surprise !
-Mademoiselle Cielle. Je ne suis pas Gaara.... Je m'appelle Nathan... Et non Aiko on est toujours dans le monde normal. A fairy Dream. Y à pas d'alter ego. Alors s'il te plaît arrête..de parler de ça et aide moi plutôt à savoir ce qu'a Cielle...
Menteur... Menteur... Menteur ! Tu m'as menti ! Tu n'es qu'un menteur ! Où est le vrai Gaara ? Pourquoi m'avez-vous fait cela ? Je ne vous ai rien demandé !

Le regard d'Aiko passe de l'un à l'autre, lentement. DONC. Elle n'est pas passée dans un monde bizarre. Elle n'est pas en face des alter-egos de Cielle et de Nathan. D'accoooooord. Elle maudit intérieurement le blond. Puis, elle se rends soudainement compte que c'est stupide. Après tout, c'est elle qui est tombée dans le panneau...

Savoir ce qu'a Cielle ? Elle a été remplacée par son alter-ego. J'aime pas ça, elle est triste...

Aiko se relève, et lisse sa robe, encore trempée par l'eau du lac. Elle se frotte les yeux, l'air fatiguée, puis pose sa main sur l'épaule de Cielle. Essai de réconfort, sûrement inutile. Elle se demande ce qu'il s'est passé, comment c'est possible. Son esprit part dans des tonnes et des tonnes de superstitions hasardeuses. Peut-être que le choc est dû à la froideur des eaux du lac. Ou peut-être que... Finalement, elle secoue la tête, tandis que ses longues mèches envoient des gouttelettes d'eau aux alentours. Inconsciemment, elle se met à chantonner. Une petite chanson toute simple, un air qui reste dans la tête.
La rouquine ferme les yeux. Un tout petit instant. En continuant de chantonner. Ses mains tremblent, elle ne sait pas quoi faire. Déjà qu'elle est toujours perdue, par nature... Cette fois, elle est plus que perdue.

[Oui on attends!]

C'est OK, les gars :L